Dimanche prochain, Emmanuel Macron deviendra le huitième Président de la Vème République et le vingt-sixième Président de notre République. Sa victoire est venue mettre un terme à une campagne présidentielle proprement extraordinaire. Jamais ou presque, en effet, une élection présidentielle de la Vème République n’avait porté la même charge émotionnelle et n’avait été si indécise. Evidemment, il est bien des élections qui ont réservé des surprises (2002 étant à ce titre l’exemple le plus éloquent) mais lesdites surprises – comme leur nom l’indique – n’étaient pas prévues. En quelque sorte, il s’agissait d’une charge émotionnelle a posteriori. A l’inverse, cette élection présidentielle présentait une grande indécision a priori. Cette indécision s’est confirmée au soir du premier tour puisque trois candidats se sont tenus en quelques 600 000 voix.
Au-delà de l’indécision qui a marqué toute la campagne électorale, son autre composant principal, et a fortiori celui de l’élection, aura assurément été son caractère paradoxal. La pulsion « dégagiste » qui s’est emparée de la campagne (Sarkozy puis Juppé puis Hollande puis Valls ont été forcés de se retirer du jeu) a commencé les choses. L’affaire Fillon aura également apporté son lot de conséquences paradoxales : alors que Les Républicains devaient gagner cette élection haut la main, ils se sont fracassés sur le mur du premier tour. Toutefois, le plus grand des paradoxes de cette élection restera sans conteste la victoire d’Emmanuel Macron alors même que François Hollande est à un score historiquement faible pour ce qui est de la popularité et de la confiance. Il ne s’agit évidemment pas de dire que le nouveau président élu est la copie conforme du président sortant mais ce qu’il propose est assurément un approfondissement de la politique menée durant le quinquennat qui vient de s’achever. Le second tour de l’élection présidentielle – et ses résultats – n’ont, bien évidemment, pas échappé au caractère paradoxal de cette élection. Lire la suite