Il y a une dizaine de jours, à la tribune de l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon a prononcé un discours bref mais puissant sur la question de la dette. Exhortant ses collègues députés à sortir de la vision simpliste du « il faut réduire la dette » et remettant en perspective ladite dette par rapport à la date d’échéance des obligations émises par la France, le président du groupe La France Insoumise a assurément tenté de faire entendre une autre voix que celle, dominante à l’heure actuelle dans le marigot politicien, qui ne pense qu’à réduire la dette et le déficit en amputant les services publics de tout moyen ou presque et en tapant allègrement sur les plus dominés de notre société. Tout au long du week-end dernier, La France Insoumise a organisé sa première convention depuis les échéances électorales du printemps dernier.
En réunissant 1600 personnes à Clermont-Ferrand, le mouvement né il y a presque deux ans a montré qu’il commençait à se structurer et qu’il continuait ce travail réflexif entamé depuis sa création. Symboliquement, d’ailleurs, Jean-Luc Mélenchon ne s’est exprimé qu’au début de la convention, un peu comme s’il voulait signifier qu’il passait le relais aux militants. Avant la convention, les membres de la France Insoumise étaient invités à voter pour choisir les trois grandes campagnes nationales qui importaient le plus. Les 69 000 votants ont décidé de mettre en tête la lutte contre la pauvreté, suivie de la sortie du nucléaire et de la lutte contre la fraude fiscale. Ces trois thèmes symbolisent, à mes yeux, parfaitement les impasses dans lesquelles risquent de s’enfermer le mouvement s’il n’accepte pas d’aller au bout des choses et d’imposer un nouveau clivage politique dans notre pays. Lire la suite