Alger, le port – Maurice Boitel
Il y a maintenant plus d’une semaine, le rapport commandé par l’Elysée à l’historien Benjamin Stora pour « dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie » a été remis à Emmanuel Macron. Depuis son déplacement en Algérie en tant que simple candidat à la présidence, il avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ». Depuis l’actuel pensionnaire de l’Elysée manie l’histoire à sa sauce et donne l’impression de vouloir dire ce que son public veut entendre plutôt que de faire preuve de cohérence. Ce rapport commandé à un expert de la guerre d’Algérie et de son traitement a permis de remettre une pièce dans la machine médiatique et politique. Au final, pour pas grand chose ?
Les propositions de Benjamin Stora compilées dans son rapport plaident pour un meilleur traitement de la question de la colonisation et sur la lutte émancipatrice algérienne. L’ouverture des archives, des bourses pour que des chercheurs algériens puissent y avoir accès et produire des textes ou mémoire, un meilleur traitement de ces sujets à l’école mais aussi une volonté de mieux commémorer ou honorer certains groupes, dates ou morts, voila un petit exemple des préconisation de l’historien. Dans l’ensemble, Benjamin Stora demande que la république change totalement son fusil d’épaule sur ce sujet et assume ses fautes, ses exactions et le traitement qu’elle a infligé à une large de la population qu’elle avait sous sa responsabilité. Un vœu suffisant pour réellement changer la donne dans la vie des gens et surtout de ceux qui subissent encore des discrimination ? Le doute est grand.
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