De la Fondation Louis Vuitton à la Collection Pinault en passant par l’Institut de France et bien d’autres acteurs, nombreuses sont les grandes fortunes à œuvrer dans le mécénat culturel. Plus largement, bien que pouvant apparaitre comme plus discret, le concours de grandes entreprises ou de fortunes pour la mise en place des expositions dans tous les musées ou presque est une condition quasi sine qua none – jetez un œil au bas des affiches desdites expositions ou contemplez la liste des « généreux mécènes » souvent mis en avant à la fin du parcours dans les musées. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si tous les musées et institutions culturelles disposent d’un service mécénat, parfois très bien pourvu, tant cette fonction est désormais au cœur de leur modèle économique.
S’il y a sans doute un attrait pour la culture (ou, nous y reviendrons, une certaine forme de culture) de la part de ces mécènes, il y a également des stratégies qui dépassent le simple intérêt pour ce domaine. Bien évidemment, il est difficile de ne pas évoquer la volonté d’acquérir de l’influence en finançant ces musées et expositions mais il y a également une logique d’optimisation fiscale dans cette dynamique dans la mesure où ces dons ou engagements financiers donnent le droit à une réduction d’impôts de l’ordre de 60%. Pouvant, de prime abord, apparaitre comme une bénédiction, cet engagement financier a tous les contours d’un effet extrêmement pervers tant pour la diffusion des cultures que pour l’égalité devant l’impôt.
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