Terrorisme, l’odieuse indécence de Madame Le Pen

« Avec moi, il n’y aurait pas eu de Mohamed Merah, ni les terroristes migrants du Bataclan et du Stade de France ». En une phrase et 21 mots, Marine Le Pen a une nouvelle fois franchi toutes les limites de l’indécence lundi soir lors de son discours au Zénith de Paris. Si sur les réseaux sociaux c’est avant tout la (piteuse) prestation de Franck de Lapersonne qui a été moquée et raillée – le compte Twitter Malaise TV a d’ailleurs relayé ce moment plus gênant que militant – c’est, personnellement, cette phrase que je retiens dans cette soirée que le Front National voulait parfaite pour lancer son sprint final.

Depuis quelques jours, Marine Le Pen est en effet en train de montrer les muscles et revient aux fondamentaux du Front National à savoir quelques dérapages et propos provocateurs. Cela est sans doute dû à sa campagne plus que moyenne à mes yeux. Alors qu’elle se voyait déjà caracoler en tête au soir du premier tour voilà qu’est surgie la possibilité pour la présidente du FN de ne pas être présente au deuxième tour, ce qui serait assurément un échec monumental pour elle tant tout lui promettait une qualification voire une potentielle victoire. Lasse de cette situation, la voilà qui s’est lancée dans un exercice de remobilisation de son socle électoral. C’est dans cette perspective que s’inscrivent ses odieux propos sur les attentats.

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Al Assad et Daech ou l’hydre à deux têtes

A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle française, les principaux candidats sont tous en train de durcir le ton, de tenter de faire la différence et essayent évidemment de ne faire aucune erreur. A ce petit jeu-là, les questions géopolitiques comptent tout autant que les questions strictement nationales. Point de rupture majeur tout au long de la campagne, la question syrienne demeure l’un des sujets de prédilection de certains candidats pour tenter de discréditer d’autres. Face à ce conflit immensément complexe – assurément le plus complexe du XXIème siècle – il est assez navrant de constater le simplisme ambiant qui peuple les réflexions des candidats.

En effet, alors que certains résument la révolution syrienne et tous les événements qui s’en sont suivis à une simple prédation pour les ressources naturelles (Mélenchon) d’autres nous expliquent qu’il faut s’allier avec Bachar Al Assad pour mieux lutter contre Daech (Fillon, Le Pen). Quant au dernier favori (Macron), il demeure dans un flou artistique assez grandiose, jonglant entre la volonté d’intervention militaire et la discussion. L’ensemble ou presque des candidats dissocient ainsi totalement Daech du problème Al Assad. Il va sans dire qu’une telle conception est à la fois partielle mais surtout totalement contre-productive en cela qu’elle ne permet pas de penser de manière globale les problèmes intimement liés du terrorisme international et du despotisme au Moyen-Orient. En somme, les réflexions des candidats à l’élection présidentielle contribuent à faire croire que Daech et Al Assad sont deux problèmes distincts alors même qu’ils sont, à mes yeux, une seule hydre à deux têtes monstrueuses. Lire la suite

Poutine, Trump et le manichéisme primaire

La semaine dernière, dans la nuit de jeudi à vendredi en France, Donald Trump a donné l’ordre de bombarder la base militaire syrienne de Shayrat. Ladite base avait, quelques jours plus tôt, été le point de départ des avions syriens ayant mené une attaque chimique mardi dernier et dont les images sont effroyables. Quelques jours plus tôt, pourtant, Donald Trump semblait avoir fait le choix d’impliquer Bachar Al Assad dans le processus de transition. Au vu de l’imprévisibilité du président américain, il ne serait guère étonnant que d’ici quelques jours, il fasse de nouveau volte-face – d’autant plus que l’attaque menée contre la base de Shayrat est avant tout symbolique et que ladite base est à nouveau opérationnelle. Le lendemain du bombardement américain, François Hollande et Angela Merkel se sont empressés de dire que celui-ci avait été une bonne chose. Sur les réseaux sociaux, j’ai vu Raphael Glucksmann accuser en creux qui osent émettre une critique sur ce bombardement d’être des suppôts d’Assad et Poutine. L’essayiste a en effet tweeté : « Certains sont bien + vocaux pour critiquer des frappes US sur 1 base militaire que lors de la destruction d’Alep par les Russes. #ChoixClair ».

Beaucoup se sont exaltés au moment de ce bombardement et j’avoue ne pas vraiment comprendre comment on peut éprouver des réactions de joie alors même que l’industrie de la guerre est en route. Cette exaltation qui montait m’a rappelé l’éditorial du grand Albert Camus dans Combat le 8 août 1945 à la suite du bombardement d’Hiroshima : «la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie ». L’intellectuel ajoute plus loin « en attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles ». Je le rejoins sur ce point. Je trouve indécent de célébrer une découverte qui sert avant tout la destruction. Pour aller plus loin, et adapter cette indignation au temps présent, je trouve indécent de célébrer une mort et abject de chercher à justifier l’assassinat ou le meurtre quand la recherche de la paix devrait seule nous guider. Lire la suite

Alep, notre Guernica (4/4): l’ensauvagement du monde

Le terrorisme va commencer

 

Le titre de cette sous-partie peut heurter voire même choquer. Nombreux seront sans doute ceux qui rétorqueront que depuis bientôt deux ans – et l’attaque de Charlie Hebdo – le terrorisme est bien ancré dans les sociétés occidentales en général et française en particulier. Depuis plus longtemps encore, le Moyen-Orient est frappé durement par ces attaques meurtrières. Il ne s’agit évidemment pas de nier toutes les victimes passées du terrorisme mais si j’utilise l’assertion « le terrorisme va commencer » c’est pour affirmer que le terrorisme de grande ampleur va sans doute débuter avec la chute d’Alep. En premier lieu en Syrie. Bachar Al Assad et Vladimir Poutine nous expliquent qu’ils ont bombardé des terroristes mais comme l’explique brillamment Denis Sieffert dans son édito publié par Politis, depuis la nuit des temps les insurgés sont catalogués comme terroristes. La réalité, c’est que l’attaque sanglante contre Alep possèdent toutes les caractéristiques pour libérer les puissances du terrorisme de grande échelle : martyr de civils, ressentiment monstrueux à l’égard des Russes mais aussi de toute la communauté internationale qui a regardé sans rien faire, côtoiement de la barbarie la plus totale, tout est réuni pour que des survivants d’Alep basculent dans l’action violente. Pendant que Poutine et Al Assad assassinaient des civils à Alep au nom de la guerre contre le terrorisme, les vrais terroristes reprenaient, eux, la ville de Palmyre. Nombreux sont les analystes qui nous expliquent que la reprise d’Alep par le régime marque un tournant décisif dans la guerre en Syrie. Je crois au contraire qu’elle marque simplement une étape dans ce conflit. Le terrorisme va réellement démarrer à Alep et dans une guérilla du faible au fort, ce n’est quasiment jamais le fort qui l’emporte, l’histoire nous le montre. Lire la suite

Alep, notre Guernica (3/4): la tragédie venue de plus loin

Le triomphe de l’absurde

 

« L’absurde, écrit Albert Camus dans Le Mythe de Sisyphe, naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. C’est cela qu’il ne faut pas oublier ». Plus loin, il ajoute : « Je suis donc fondé à dire que le sentiment de l’absurdité ne naît pas du simple examen d’un fait ou d’une impression mais qu’il jaillit de la comparaison entre un état de fait et une certaine réalité, entre une action et le monde qui la dépasse. L’absurde est essentiellement un divorce. Il n’est ni dans l’un ni dans l’autre des éléments comparés. Il naît de leur confrontation ». En ce sens, il me semble que tout le conflit en Syrie est un puissant moment d’absurde camusien. Qu’est donc ce conflit – et depuis quelques jours Alep en est le symbole le plus éclatant – sinon un appel lancé par une population qui ne rencontre qu’un silence déraisonnable de la part de la communauté internationale ? Il peut, en effet, être confortable et même rassurant de se dire que l’horreur vient de surgir en Syrie sous les bombes russes et les couteaux iraniens. C’est cependant faire fi de la réalité des faits. Voilà désormais près de six années que ce conflit sanglant a commencé et l’horreur est montée graduellement. Il y a eu comme un divorce entre la population syrienne et ce que l’on appelle pompeusement la communauté internationale. A l’inverse, nulle trace de l’absurde entre le régime syrien et Vladimir Poutine. Le président russe n’a pas ignoré l’appel de son allié et s’est porté à son secours pour l’empêcher d’être balayé. Les massacres aux armes chimiques étaient censés constituer une ligne rouge et il n’en fut rien. Voilà désormais des années que nous répondons par un silence assourdissant à l’appel lancé par l’humanité. Lire la suite

Alep, notre Guernica (2/4): le miroir tendu

Humanité dans l’atrocité versus inhumaine humanité

Le postulat défendu ici est le suivant : l’indifférence dont nous faisons preuve vis-à-vis du martyr d’Alep cache quelque chose de plus profond. Ce n’est sans doute simplement pas notre impuissance qui a cédé le pas à une froide indifférence. Je pense au contraire que c’est précisément parce qu’Alep nous tend un miroir qui reflète une humanité monstrueuse que nous détournons le regard. Depuis des mois et des mois, une nuit semble s’être faite sur la deuxième ville syrienne. Pourtant, sous les bombes russes et les tirs de mortier syriens, les Aleppins ont conservé leur humanité. Ils sont le visage et la voix de la dignité humaine. Tels les héros de La Peste, les Aleppins s’entraident face au fléau qui s’abat sur eux. Ils ont décidé, à leur échelle, de n’être ni victime ni bourreau. Les casques blancs sont là pour en témoigner. Alep est en ce moment-même l’un des endroits les plus sombres de cette planète mais est-ce pour autant que les ombres ont tout recouvert dans la ville ? Assurément pas. C’est parfois des endroits les plus sombres que jaillissent les lumières les plus éclatantes et les plus impressionnantes. Alep est actuellement l’un de ces endroits. De ces familles qui partagent la pitance à cet homme qui fait le tour d’Alep Est pour distribuer de l’eau (électricité et eau courantes ne sont plus disponibles depuis longtemps dans la ville), les Aleppins montrent à l’humanité qui détourne le regard qu’ils ont su demeurer humains, profondément humains, dans cette tragédie funeste qui les frappe. Il ne s’agit assurément pas d’idéaliser la totalité de la population aleppine. Oui près d’un tiers des rebelles sont issus des rangs du terrorisme islamiste mais dans la ville en quarantaine, l’humanité n’a pas encore disparu. Lire la suite

Alep, notre Guernica (1/4): et l’humanité s’effondra…

Aujourd’hui Alep est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu une notification sur mon téléphone : « Alep reprise par l’armée syrienne. Exactions en cours. Pas de trêve ». Cela ne veut rien dire, c’était peut-être hier. Le 12 décembre 2016 restera dans l’Histoire comme le jour où nous avons vu Alep être reprise par le régime de Bachar Al Assad soutenu par Vladimir Poutine et par l’Iran. Nous avons vu et nous avons entendu les Aleppins crier leur détresse, nous dire adieu après des mois et des mois de lutte face à un adversaire qui était bien plus puissant qu’eux. En ce funeste jour de décembre, les troupes d’Al Assad sont donc entrées dans la ville en commettant les exactions les plus terribles selon de nombreux observateurs et témoins présents sur place. Ce ne sont ni la haine, ni la colère, ni la rage qui me pousse à rédiger ce dossier mais bien plus assurément la honte. La honte d’avoir été impuissant face à ce carnage qui s’est produit sous nos yeux. La honte face à la lâcheté de nos dirigeants. La honte face à notre froide indifférence. La honte face au fameux « plus jamais ça » bafoué une fois de plus. La honte déjà présente du moment où mes enfants me demanderont comment nous avons pu laisser faire ça sans rien faire, sans rien dire. Le régime syrien et son allié russe avaient annoncé une trêve humanitaire pour permettre aux civils de fuir. Mais les mêmes qui ont bombardé et massacré les Aleppins exigeaient de gérer les corridors humanitaires. Sans surprise cette trêve a fait long feu et hier les bombardements faisaient toujours rage alors que des milliers de civils étaient encore présents dans la ville, parfois des enfants isolés comme l’indiquait l’UNICEF.

Les porte-parole de l’ONU ont eu cette phrase à la fois lumineuse et terrible mardi soir à Genève lorsqu’ils ont affirmé que « l’humanité [semblait] s’être totalement effondrée Alep ». Oui l’humanité s’est effondrée à Alep, elle est venue se fracasser sur le mur de la Realpolitik et du cynisme le plus abject. L’ONU elle-même a sans doute vu sa mort définitive dans le destin de la deuxième ville de Syrie – nous y reviendrons en quatrième partie. Pourtant, ma génération est celle qui se demandait comment celle de ses grands-parents avait pu regarder l’Espagne sombrer devant elle par peur d’intervenir face à Hitler, celle qui se demandait comment la génération de ses parents avait pu détourner le regard de Srebrenica, du Rwanda, du Biafra. Nous proclamions d’une même voix « plus jamais ça » et nous affirmions avec aplomb qu’à l’heure d’internet et des réseaux sociaux nous ne laisserions pas arriver un tel drame. La réalité c’est qu’Alep est et restera comme la trace indélébile sur notre génération tout comme Guernica avait marqué la génération de nos grands-parents et le Rwanda celle de nos parents. Alors oui la honte ressentie est légitime mais elle ne doit pas non plus tout occulter. Tenter d’aller plus loin que la simple consternation pour mieux saisir les mécanismes qui ont abouti à cela est peut-être le meilleur moyen de rendre hommage aux valeureux Aleppins en même temps que le chemin le plus sûr pour éviter de nouveaux carnages tout en montrant l’insoutenable réalité de ce qu’il s’est produit à Alep durant ces années de guerre totale. C’est la modeste ambition des quelques lignes de ce dossier. Lire la suite

Alep et notre silence criminel

« Alep est libre ». Difficile de ne pas rester interloqué face à cette affirmation que l’on entend fleurir depuis quelques jours. Le potentiel orwellien d’une telle phrase est presque maximal tant elle semble être en décalage avec la réalité qu’elle prétend décrire. Depuis le fameux « la guerre c’est la paix » dans 1984 on n’avait pas fait mieux. Parler de libération pour décrire le processus de destruction méthodique et d’assassinat de civils qui a eu lieu dans la ville relève de l’indécence la plus totale en même temps que d’une forme de déni. Que le régime syrien et son allié russe plastronnent en parlant de libération, quoi de plus normal ? Qu’une partie des médias lui emboîte le pas relève au moins du scandale, sinon de la faute professionnelle et morale.

Samedi, le maire d’Alep Est était à Paris et des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France en soutien aux Aleppins forcés de vivre l’enfer sur Terre depuis désormais des mois et des mois. Le soutien affiché est certes nécessaire mais il m’apparaît bien tardif et, surtout, absolument pas suffisant. De la même manière, l’appel de parlementaires – et le départ de certains d’entre eux en Syrie avec l’édile aleppin – arrive bien tard quand le supplice de la ville martyr est chaque jour plus terrible. Il me semble qu’il est grand temps de relire Pourquoi je hais l’indifférence du penseur italien Antonio Gramsci pour mieux saisir à quel point nous avons été criminels par nos silences et notre indifférence, par nos réactions et notre dédain face à ce qui restera assurément comme le Guernica de notre époque. Lire la suite

L’Afrique et le boulet français

François Fillon, le candidat de Les Républicains à la présidentielle de 2017, l’a dit assez souvent et très clairement : pour lui il faut cesser avec le sanglot de l’Homme blanc vis-à-vis de la colonisation. La France n’a pas à s’excuser « d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique » s’est-il même aventuré à dire. Au-delà de l’ineptie d’un tel propos, ce que semble oublier – ou feindre d’oublier – l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, c’est que notre pays continue de maintenir une pression folle sur les pays d’Afrique. Alors évidemment, aujourd’hui cette mainmise a changé de forme. Nous sommes passés d’une administration univoque et visible à une influence bien plus dissimulée et perverse.

Certains affirmeront que l’ère de la Françafrique est dépassée. François Hollande ne promettait-il pas, en effet, d’effacer le souvenir du quinquennat sarkozyste à ce niveau aussi ? Personne n’a oublié le fameux discours de Dakar de l’ancien Président et sa phrase sur l’Homme africain qui ne serait pas assez entré dans l’histoire, un discours en forme de crachat à son assistance. Pourtant, la Françafrique est loin d’être une époque révolue et François Hollande – dont on peut commencer à tirer le bilan définitif maintenant qu’il a annoncé qu’il ne briguerait pas de deuxième mandat hier soir – n’a fait reculer ni la présence militaire française en Afrique, ni la voracité des géants français de l’énergie, des transports ou de l’agroalimentaire et encore moins la mainmise française sur une des monnaies du continent. Lire la suite

Le salafisme, moyen de lutter contre le terrorisme ?

Dimanche soir, les électeurs de la primaire de droite et du centre ont donc renvoyé Nicolas Sarkozy, le chantre du débat sur l’identité nationale et le monomaniaque sur la question de l’Islam, à ses études. Beaucoup de personnes ont sans doute poussé un soupir de soulagement en même temps qu’un sourire de joie non feinte à l’annonce des résultats. L’un des pyromanes était mis, en principe définitivement, hors-jeu. Le scrutin de dimanche dernier a toutefois consacré François Fillon qui est arrivé largement en tête et qui est loin d’être un enfant de chœur sur la question identitaire. Farouchement néolibéral, l’ancien Premier ministre est tout autant conservateur sur les questions de société. Durant la campagne, il n’a d’ailleurs pas hésité à affirmer sans détour que la France « avait un problème avec un seul communautarisme : le communautarisme musulman ». Le grand vainqueur du premier tour de la primaire et auteur de Vaincre le totalitarisme islamique ne s’embarrasse pas de formules retorses pour cibler une religion – on peut lui reconnaître sa franchise.

La question du terrorisme a d’ailleurs occupé une bonne partie des débats de cette primaire et chacun y est allé de sa petite voix pour expliquer comment il fallait faire pour lutter efficacement : augmentation faramineuse des effectifs policiers pour les uns, internement des fichés S pour les autres, les candidats n’ont pas manqué d’idées pour bomber le torse et gonfler les pectoraux. Chacun s’est accordé à dire que le salafisme devait être farouchement combattu et que c’était le moyen le plus sûr de détruire le terrorisme, Nathalie Kosciusko-Morizet allant même jusqu’à en proposer l’interdiction. Je serai néanmoins malhonnête si je ne reconnaissais pas que toute la classe politique ou presque brocarde le salafisme. A rebours de cela, je suis persuadé que le salafisme est l’une des manières de lutter contre le terrorisme. Je suis bien conscient du trouble que peut provoquer une telle assertion, aussi demandé-je à chaque personne qui lira ce billet d’aller jusqu’à son terme avant de crier au double discours. Lire la suite