Le cheval de Troie – Tiepolo
Le 1er octobre, Michel Barnier se présentait à la tribune de l’Assemblée Nationale pour y prononcer le discours de politique générale du gouvernement le plus minoritaire de toute l’histoire de la Vème République. Cet état de fait ne l’a pourtant pas empêché de pérorer sur la légitimité démocratique, « des urnes », dont il se réclamait. Dans ce long et lénifiant discours, la focale fut lourdement mise sur la question budgétaire. Parlant d’une véritable « épée de Damoclès » pour évoquer la dette, le nouveau locataire de Matignon a expliqué en long, en large et en travers que le pays allait devoir faire des efforts tout en annonçant un programme de sang et de larmes tout juste saupoudré d’un vernis de justice fiscale, nous y reviendrons.
Une semaine plus tard, le budget présenté en conseil des ministres a confirmé les inclinaisons avancées au Palais Bourbon. 60 milliards d’économies prévues, partagées entre 40 milliards de baisse des dépenses publiques – une démarche austéritaire d’une violence inouïe dans un pays déjà exsangue – et 20 milliards d’impôts supplémentaires (et exceptionnels) sur les plus hauts revenus et les entreprises effectuant des profits importants. Derrière le théâtre de guignols offert par les macronistes jurant la main sur le cœur qu’augmenter les impôts est une catastrophe et le débat ouvert sur l’opportunité de mettre à contribution les plus fortunés de la société se niche en réalité un piège mortifère, celui du rétrécissement du débat politique autour de la question de la rigueur budgétaire.
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