Le débat sur la déchéance de nationalité a ébranlé le PS et c’est aujourd’hui l’heure de vérité. Le débat sur la réforme constitutionnelle nous dira, en effet, ce qu’il reste de la majorité présidentielle après plus de trois années d’exercice. Après le tournant libéral, après le virage sécuritaire, voilà François Hollande qui se présente une nouvelle fois – d’aucuns diront une dernière – face à sa majorité pour une réforme constitutionnelle qui pourrait bien marquer un tournant dans sa vie politique et dans la vie politique française. Le président de la République joue, en effet, une partie de poker demain à l’Assemblée : il en sortira renforcé ou quasiment détruit.
Nicolas Sarkozy l’a très bien compris, lui qui a demandé aux députés de son parti de voter pour la réforme constitutionnelle. Il est bien conscient que s’il n’est pas écouté, c’est sur lui et sur son parti que retombera l’opprobre. François Hollande et le PS ne se priveront pas de fustiger une droite qui fait fi de l’union nationale. Le chef de l’Etat a bien conscience que si jamais la droite vote favorablement et que les voix manquantes se trouvent dans son propre camp, cela signera peut-être la fin de ses ambitions de réélection. Alors bien sûr, ci et là on entend des frondeurs au PS dire qu’ils voteront contre mais il y a fort à parier que la grande majorité des députés socialistes voteront en faveur de cette loi. En réalité, le PS est aujourd’hui en état de mort clinique et le conseil national du parti l’a acté samedi dernier.
La démission du PS
Dans la discrétion la plus totale, le conseil national du PS a, en effet, confirmé la mort du parti le week-end dernier. En adoptant la feuille de route proposé par le Premier secrétaire, il a constaté un décès dont nous avions tous déjà conscience. Après les reniements économiques et sociaux, après l’infamie sécuritaire, les socialistes viennent de reconnaître que leur parti ne servait plus à rien. Pourquoi ? Parce que dans cette feuille de route, adoptée à 97 voix contre 41, les socialistes abdiquent leur pouvoir à écrire un programme pour la présidentielle – et de facto pour les législatives. Le texte explique qu’une telle démarche n’est que perte de temps : « Notre parti n’a aucun intérêt à rejouer la pièce des élections précédentes, où le temps passé à discuter et à se disputer pour élaborer un programme est inversement proportionnel au temps que le candidat passe à le lire et à le reproduire ».
Voilà donc le PS qui reconnaît qu’avoir un programme ne sert à rien puisque les candidats ne l’appliqueront pas ensuite. Finalement, l’adoption de ce texte n’est qu’un regard lucide porté sur leur action depuis 2012. D’une certaine manière on peut les féliciter pour cette lucidité. Ils donnent donc tout le pouvoir au candidat qui les représentera. Cette décision ne fera que précipiter le parti dans sa chute inexorable entre saignée massive dans le nombre de militants et mouvement de jeunesse qui ne représente plus rien – le MJS est aujourd’hui une coquille vide. Cruel jeu de miroir que celui auquel on assiste. La droite bonapartiste se déchire entre différents courants tandis que la gauche devient autoritaire et bannit les courants et la réflexion collective de ses statuts. Ce n’est plus la gauche qui est mise en bière mais bien le PS et avec lui toute une histoire politique. Finalement, le souhait de Manuel Valls de tuer le parti est en train de se réaliser. Il aura les mains libres lorsqu’il sera candidat et ne devra plus transiger avec les défenseurs des valeurs de gauche, eux qui s’égarent au nom de ces valeurs.
De l’urgence d’une alternative
Le Parti Socialiste ayant désormais reconnu ses reniements et autres revirements, il s’agit désormais de se demander comment il est possible de voir une alternative se mettre en place. Le sort qui attend les socialistes français est le même que celui qu’ont subi les socialistes grecs. Lorsque des intellectuels et des politiques appellent à une primaire à gauche cela n’entre pas en contradiction absolue avec les dispositions prises actuellement par le PS ? Qu’attendent Benoît Hamon, Martine Aubry et autres Arnaud Montebourg pour avoir le courage de dénoncer une bonne fois pour toute cette incurie et réfléchir à une plateforme d’idées nouvelles ? De nombreux intellectuels ont signé l’appel pour une primaire à gauche mais avant de parler de personnes il faudrait d’abord parler des idées. « Le courage, disait Jaurès, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ». C’est de ce courage-là dont nous avons cruellement besoin aujourd’hui.
Ne nous leurrons pas, la route sera longue et la pente raide. Le PS ne s’écroulera pas du jour au lendemain comme un château de cartes mais cela ne doit pas nous faire perdre espoir. Il faudra sans doute recommencer maintes et maintes fois des efforts déjà entrepris par le passé. Ainsi est la lutte des idées, pleine de petites victoires et de grands pas en arrière. Sisyphe ne s’est pas découragé, pourquoi le ferions-nous ? Mais il faudra prendre garde à un travers, sans doute le plus grand : celui de l’Homme providentiel. Il n’y a pas de personnalité politique qui détienne la solution à elle seule, croire cela c’est courir au désastre. Avant de créer un parti, un mouvement ou quoi que ce soit, il importe surtout de débattre, de mettre en place un programme, des idées, en bref le fondement de toute politique. La gauche a toujours tiré sa légitimité du peuple, il nous faut lui revenir, écouter ce qu’il a à nous dire même si cela ne nous plaît pas forcément, surtout si cela ne nous plaît pas forcément. Sans ce travail intellectuel visant à refonder une réelle pensée de gauche dans notre pays, toute tentative est vouée à un échec retentissant.
On l’a vu au moment des Régionales, les Français attendent quelque chose de nouveau de la politique loin des petites tambouilles politiciennes qui leur font horreur. Aussi longtemps que les partis voulant porter une alternative se situeront dans la démarche politicienne, ils échoueront. Le mythe de l’Homme providentiel a fait son temps et comme l’a dit Madame Taubira à ONPC samedi dernier, cela fait trop longtemps que nous avons délaissé le débat d’idées en France. Il s’agit de le retrouver prestement et de commencer à faire le ménage qui s’impose dans la classe politique. Comme le dit si bien Camus pour décrire Oran assiégée par la peste, « l’habitude du désespoir est plus terrible que le désespoir lui-même ». Ne nous y habituons pas et luttons contre.
Bonjour Marwen,
la mort clinique peut nous réserver … la surprise d’un sursaut, une ‘résurrection’, même temporaire, ne pensez-vous pas ?
A défaut de caille, se contenter de Merle Chanteur, le temps d’une préparation aux prochaines échéances ! Un lapin blanc.. ne pourrait-il sortir du chapi « CHAPO » ? Allez, j’y CROO.AAHAH…
Bonne Journée !
De la Résilience…
Monsieur le Président,
Le (temps ménage de) printemps est arrivée sortez de votre maison … agissez !
“Je (la France) ne perds jamais. Soit je (la France) gagne, soit j’apprends.” N. Mandela
Et à la « A la mi-carême » nous offririez-vous….
… ‘Autres temps, autres moeurs ; le rythme et la cadence
Ont suivi les hasards et la commune loi.
Pendant que l’univers, ligué contre la France,
S’épuisait de fatigue à lui donner un roi,
La valse d’un coup d’aile a détrôné la danse.
Si quelqu’un s’en est plaint, certes, ce n’est pas moi’ …….
A la mi-carême – Alfred de MUSSET
ET…
(UNE)…VALSE à mille temps ?
– 1-
Une VALSE à vingt ans
C’est beaucoup plus troublant C’est beaucoup plus troublant Mais beaucoup plus charmant Qu’une VALSE à trois temps
……..
– Refrain –
Une VALSE à trois temps
Qui s’offre encore le temps Qui s’offre encore le temps De s’offrir des détours
Du côté de l’amour ;
Comme c’est charmant.
Une VALSE à QUATRE TEMPS C’EST BEAUCOUP MOINS CHARMANT
C’EST BEAUCOUP MOINS DANSANT …
Qu’une VALSE à trois temps Une VALSE à quatre temps.
Paroles et musique Jacques BREL
Je vous prie de croire, Monsieur Le Président, à l’assurance de ma parfaite considération.
Une Enfant du Siècle… !
J’aimeJ’aime