« Les élus ressassent rénovation ça rassure/Mais c’est toujours la même merde derrière la dernière couche de peinture ». Cette phrase, tirée de Demain c’est loin, a déjà 16 ans et pourtant elle est tristement d’actualité. Hier, en voyant Manuel Valls se gargariser d’effectuer une réunion ministérielle en banlieue, aux Mureaux plus précisément, j’ai eu une nouvelle fois l’impression de vivre encore et encore la même scène, celle où un homme politique vient faire de grandes annonces du type « il faut que l’apartheid cesse » ou encore « non il n’y a pas de territoires en marge de la République ». Ces multiples phrases, les habitants des banlieues, ces quartiers menaçant comme la télé nous les montre, en ont assez.
Il y a dix ans, Zyed et Bouna périssaient dans un transformateur EDF. Ce que beaucoup ont vu comme un simple fait divers de plus, représentatifs des racailles de surcroît, est finalement devenu le point de départ d’une immense contestation dans les banlieues. L’état d’urgence fut alors déclaré pour quelques semaines et les forces de police déployées dans les quartiers dits sensibles. D’aucuns n’ont voulu voir dans ces émeutes que l’expression de la violence de la jeunesse des quartiers. Bien peu à l’époque ont tenté de mettre en évidence les problèmes économiques, politiques et sociaux qui minent ces quartiers. Dix ans plus tard, les jeunes se font descendre dans les quartiers nord marseillais. Beaucoup d’observateurs nous expliquent qu’il s’agit là d’une exception marseillaise. Loin d’être d’accord avec ces analyses, je suis bien plus enclin à voir dans la situation marseillaise un symbole, celui du statut quo dans les banlieues.
Eternel recommencement…
Youssoupha, dans l’introduction de son titre Eternel Recommencement, décrit à merveille le sentiment qui est le mien à propos de la problématique des banlieues : « Parce que finalement nos plaintes sont les mêmes, on décrit la même réalité, on dénonce les mêmes problèmes. Titre après titre, album après album. Au point qu’j’ai l’sentiment que tout ça n’est qu’un éternel recommencement… ». Après les émeutes de 2005, en effet, on avait cru à la mise en place d’une réelle politique de revitalisation de ces quartiers paupérisés. Il n’en fut rien. Mais dire que depuis dix ans rien n’a changé est réducteur. On pourrait, en effet, remonter encore plus loin et montrer que la situation au mieux ne s’améliore pas, au pire se détériore. Comment expliquer sinon que La Haine, qui a fêté ses vingt ans cette année, soit encore cruellement d’actualité ?
Certains diront certainement que j’exagère, que beaucoup de choses ont été faites pour ces zones urbaines. Et pourtant, les inégalités sont encore criantes entre ces banlieues et le reste du pays à tel point que Manuel Valls, lui-même, évoque un apartheid social ainsi qu’une ségrégation socio-spatiale insupportable. Dans ces mornes quartiers, plus de la moitié des jeunes est au chômage, près de 60% des familles sont monoparentales soit autant de facteurs qui concourent à l’exclusion et au repli. On nous rétorquera que le chômage massif des jeunes est dû à leur manque de diplôme. Je reviendrai plus tard dans ce papier sur la problématique de l’éducation mais il faut tout de même rappeler qu’à diplôme égal, un habitant de banlieue dite difficile a six fois moins de chances de trouver un emploi qu’un habitant du centre-ville des grandes aires urbaines. On parle souvent de discrimination au faciès, il serait temps de s’attaquer aussi à la discrimination à l’adresse que plusieurs associations ont mis en évidence à l’aide de campagnes de testing.
Répression à droite, abandon à gauche
Souvent on entend que le problème des banlieues n’est ni de droite ni de gauche, qu’il devrait être une grande cause nationale et être hors des débats politiciens et revenir sur le devant de la politique au sens premier du terme, à savoir la vie de la cité. Malheureusement, les habitants des quartiers populaires sont trop souvent pris en otages par les débats politiques avec un petit p comme dirait Jacques Chirac. Toutefois, si cette question n’est ni de droite ni de gauche, les deux ont montré leur incapacité à juguler les problèmes des banlieues. L’une a cédé au tout répressif en pensant que les problèmes disparaitraient d’eux-mêmes une fois la présence policière revenue, l’autre a purement et simplement abandonné les habitants des quartiers populaires, qui ont pourtant massivement voté pour elle en 2012.
Concentrons-nous, tout d’abord, sur l’échec de la gauche à propos de cette question. Loin d’œuvrer réellement pour lutter contre le décrochage de ces quartiers, celle-ci leur a simplement tourné le dos. Nulle surprise donc, pour ceux qui se sont intéressés à la question, quand François Hollande se fait chahuter à La Courneuve lors d’une visite. Comme le reconnait bien Jérôme Guedj, ce gouvernement n’a pas fait assez pour la politique de la ville (il a d’ailleurs supprimé le Ministère de la ville, preuve du peu d’égard qu’il accorde à cette problématique). Quand la gauche s’intéresse à la banlieue, il en sort un rapport explosif signé par Malek Boutih. Plutôt que d’essayer de comprendre les raisons du décrochage, celui-ci préfère nous raconter que tous les jeunes de banlieues sont à deux doigts de basculer dans le djihadisme. Quelle en est la cause d’après l’ancien président de SOS Racisme ? Le refus qui est opposé aux jeunes de banlieues à l’entrée des boites de nuit…
La droite, non plus, n’est pas exemplaire sur la question des banlieues. Là aussi, plutôt qu’apporter une réelle politique de mise en valeur de ces territoires le choix est fait de stigmatiser les populations des banlieues. Qui, en effet, a oublié que Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, promettait de « nettoyer les banlieues au karcher » ? Drôle de conception d’une République unie et indivisible que celle-ci. Quelle personne sensée peut décemment croire que c’est en mettant du bleu dans les banlieues, pour reprendre le jargon de leurs habitants, que l’on permettra un développement plus sain ? Quand le politique n’a plus aucune proposition que de poster des flics dans les cités c’est qu’il doit prestement se remettre en cause. Que l’on s’entende bien, la présence de forces de l’ordre est nécessaire. Toutefois elle ne saurait être suffisante à elle seule pour rattacher de nouveau les banlieues à la France. Beaucoup s’offusquent lorsque l’on parle de territoires perdus de la République. Je pense que ces territoires ont été lâchement abandonnés par les politiques à tel point que leurs habitants ont le sentiment d’être des Français de seconde zone. Pour réellement enclencher un cercle vertueux, il s’agit de mettre en place une politique ambitieuse afin de permettre le développement de nos banlieues.
Quelle politique vis-à-vis des trafics ?
L’un des principaux problèmes qui touchent les banlieues est sans conteste celui du trafic de stupéfiants et toutes les conséquences que celui-ci peut induire tels que les règlements de comptes et autres violences (faut-il rappeler que dans la nuit de samedi à dimanche un jeune homme de 24 ans et deux adolescents de 15 ans ont perdu la vie à Marseille ?). Aujourd’hui, les politiques menées pour lutter contre ça sont au milieu du gué : répressives sans l’être assez pour dissuader vendeurs et consommateurs. Dès lors, quelles mesures mettre en place pour parvenir à lutter efficacement contre les trafics qui gangrènent la vie des habitants de banlieues ?
Une première solution consisterait à légaliser le cannabis. En se calquant sur le même modèle que celui des Pays-Bas par exemple et en promouvant la mise en place de Coffee Shop, l’Etat couperait ainsi l’herbe sous le pied des trafiquants. Mettre en place une telle politique permettrait d’une part de lutter contre la diffusion des réseaux – et donc contre les luttes de territoire qui sont sanglantes – et d’autre part de récupérer une manne financière non négligeable par le biais des taxes que l’Etat prélèverait sur la vente de cannabis. Certaines études chiffrent à plusieurs milliards d’euros le gain potentiel pour l’Etat (la dernière en date avance le chiffre de 3 Milliards d’euros). Pourquoi ne pas se servir de l’argent ainsi glané pour financer les politiques de développement urbain et économique dans ces quartiers déshérités ? Certains, toutefois, ne voudront jamais entendre parler d’une légalisation et accuseront toute personne parlant de ça de laxiste. Soit. Dans ce cas une autre solution est possible.
Il s’agirait alors de réprimer de manière beaucoup plus efficace que ce qui est fait actuellement. Les quartiers sont aux mains des trafiquants ? Très bien. Frappons alors les consommateurs plus durement que ce qui est actuellement le cas. En effet, comme l’expriment très bien Bigo et Oli dans Nik ta mère, si des jeunes vendent de l’herbe c’est bien parce que d’autres viennent en acheter : « Voilà pourquoi ils deviennent dealer, que ça commence à foirer/ Parce que vos fils cherchent toujours de la beuh pour leurs petites soirées ». Le vieux jeu de l’offre et de la demande en somme. Il est, en effet, bien trop facile de n’incriminer que le vendeur quand le consommateur est finalement celui qui permet aux différents réseaux de tenir encore debout. Voilà deux propositions aux antipodes l’une de l’autre mais qui permettrait, à mon sens, de lutter bien plus efficacement contre les trafics qui sont des dévoreurs de vies humaines et qui parviennent à avaler et recracher les jeunes gens de plus en plus tôt. Demeurer dans la législation tiède qui est la nôtre actuellement est assurément le meilleur moyen pour que rien ne change ni n’évolue dans le bon sens.
Le développement économique aux abonnés absents
Comme je l’ai évoqué plus haut, dans les banlieues un jeune sur deux est au chômage. Cette constatation faite, il s’agit de la relier avec, par exemple, le problème des trafics de stupéfiants. Il est compréhensible qu’un jeune au chômage puisse se laisser tenter par le trafic de stupéfiant et toutes les sommes que celui-ci peut faire miroiter. Il ne s’agit en aucun cas de justifier ou d’excuser mais comment lutter efficacement contre un phénomène si l’on refuse catégoriquement de le comprendre ? La principale raison de ce manque de perspectives – en plus du problème éducatif que je traiterais par la suite – est sans conteste l’absence totale de tissu économique à proximité des banlieues.
Quand il faut, effectivement, faire une heure trente voire deux heure de trajets chaque matin et chaque soir pour se rendre au travail, il est tout de suite plus compliqué de s’intégrer socialement. On pointe ici un des grands problèmes, notamment à Marseille, à savoir celui du mauvais réseau de transport. Si le réseau de transports est défaillant il s’agit alors d’apporter au sein de ces territoires un tissu économique qui permettra d’engager un cercle vertueux. Toutefois, le piège est de procéder à une telle politique sans se soucier des externalités politiques (au sens noble du terme, la vie de la cité). Prenons l’exemple du quartier Malakoff à Nantes : une ambitieuse politique de revitalisation urbaine a été mise en place pour sortir ce quartier de l’ornière. Aussi de nombreux commerces de proximité se sont-ils implantés. Paradoxalement, loin de désenclaver ce quartier, cette démarche a eu pour conséquence de l’exclure encore du reste de la ville dans la mesure où les différentes démarches (aller à La Poste, dans les administrations etc.) étaient le seul moment où les habitants du quartier le quittaient.
Ainsi, on constate qu’il ne s’agit pas simplement de pousser pour l’implantation de services de proximité pour permettre le désenclavement des banlieues et engager le fameux cercle vertueux qui induira une baisse des inégalités, de la pauvreté et donc des trafics en tous genre et du sentiment de non-appartenance à la République. Rattacher économiquement ces quartiers au reste de la France pour réduire les inégalités passe bien entendu par la promotion d’une jeunesse nombreuse et désireuse de mener une vie décente mais aussi par des actes politiques forts. Plutôt que parler de ZSP (zones de sécurité prioritaire) et focaliser le débat sur les problèmes d’insécurité, pourquoi ne pas mettre l’accent sur la problématique économique ? Mettre, par exemple, en place des zones franches dans ces territoires pour inciter les entreprises à s’y implanter et à recruter les jeunes de ces quartiers déshérités me semble bien plus pertinent que de fournir encore et toujours des effectifs policiers supplémentaires. A ce titre, l’exemple du Primark de Grand Littoral à Marseille pourrait bien donner un exemple à tous ceux qui veulent mettre en place ce genre de procédé pour participer au développement économique des banlieues. Apporter un soutien logistique et/ou financier, exonérer d’impôts les entreprises s’implantant dans ces territoires, prendre en charge une partie de la formation des jeunes embauchés, autant de propositions qui, si elles sont généralisées, ne manqueront surement pas de créer un élan positif dans les banlieues.
L’éducation ou le nœud gordien du problème
« Ouvrez des écoles vous fermerez des prisons ». Cette phrase de Victor Hugo est peut-être plus que jamais d’actualité. Pour être honnête je pense qu’il faut quelque peu la moduler pour coller aux réalités de notre époque : donner des moyens à l’école vous ferez baisser les inégalités. Dans le dernier rapport Pisa, la France est le mauvais élève de l’OCDE dans la reproduction sociale via l’école. L’école n’est plus, aujourd’hui, un ascenseur social dans notre pays. L’école de la République ne parvient plus à jouer ce rôle d’ouverture sociale et culturelle. Alors oui certains diront qu’on a mis des moyens pour aider les jeunes de banlieue à mieux réussir, on nous parlera des ZEP, des quotas et de toutes les autres mesures prises. Toutefois, lorsqu’on évoque ces dispositifs, on prend bien soin de ne montrer que le côté émergé de l’iceberg. Dans son excellent livre Le Ghetto Français, Eric Maurin démontre brillamment à quel point la mise en place des ZEP loin d’être une réussite a été un échec total. Bien souvent lorsqu’on les évoque, on inverse la temporalité. On nous explique alors que les collèges et lycées étaient en difficulté et que le placement en ZEP a été la réponse. Tout le brio du sociologue est de démontrer qu’en réalité c’est l’inverse qui est arrivé. C’est précisément le placement de ces établissements en ZEP qui a induit la mise en place de politique d’évitement par les classes moyennes. Ainsi la mixité a disparu de ces établissements et c’est terrible. En effet, il ne s’agit pas simplement de donner des moyens plus importants aux établissements de banlieues. Le cœur du problème est dans l’absence de mixité.
La France est cosmopolite et multiculturelle, l’école n’est donc pas représentative de ce qu’est réellement le pays dans la mesure où la mixité sociale n’est pas la règle mais l’exception. Finalement, l’école qui devrait être le lieu de l’ouverture socio-culturelle sur d’autres horizons que ceux que l’on côtoie chez nous devient un lieu de reproduction où les mêmes personnes fréquentent les mêmes personnes. Ainsi, la part d’enfants d’immigrés ou même d’enfants d’ouvriers est infime dans les Grandes Ecoles alors même qu’ils représentent une part non-négligeable de la population française. D’aucuns brandiront l’argument des quotas mis en place par François Hollande. Récapitulons, le président de la République souhaitait mettre en place un quota de 5% au moins de lycéens issus de ZEP intégrant les classes préparatoires. Cette mesure est pleine d’hypocrisie lorsque l’on sait que ces lycéens arrivant en prépa sans y être préparés seront certainement éconduit à la fin de la première année. En somme une telle mesure revient à casser le thermomètre pour dire que l’on a plus la fièvre.
Voilà en résumé (parce qu’il y aurait encore tellement de choses à dire sur cette problématique) ce qui me semblait important de dire en ce triste anniversaire. Notons tout de même que les banlieues vivent et tentent de faire entendre leur voix. A défaut d’être un véritable enjeu politique, des associations comme Nos quartiers ont des talents ou des artistes comme Kery James ou Youssoupha mettent en place des dispositifs pour permettre l’ouverture culturelle, la poursuite d’études supérieures ou encore l’obtention d’un emploi. Et si finalement, ce n’était pas aussi au citoyen lambda de se saisir du problème, de faire de la politique, de s’occuper de la vie de la cité avec le monde associatif ou encore les différentes cordées de la réussite. Espérons que le mouvement est en marche afin que dans 10, 20 ou 30 ans nous n’ayons pas, nous aussi, à dire : « Oui c’est toujours la même merde, derrière l’énième dernière couche de peinture ».
Bravo !!!
Lire ET relire : Vivre me tue ! Paul Smail éditions balland – 1997
INVICTUS …
… Je REVE que TOUS nos « JEUNES DE BANLIEUE » se réveillent !
J’ESPÈRE que TOUS nos « JEUNES DE BANLIEUE » SAISISSENT le destin qui est entre leurs mains.
Je SAIS que TOUS nos « JEUNES DE BANLIEUE » ont conscience qu’ ils sont BEAUX, INTELLIGENTS, CRÉATIFS, INVENTIFS comme tous les autres « JEUNES » de n’importe quel quartier/région/pays.
Je CONSIDÈRE COMME VRAI que TOUS nos JEUNES de banlieue DÉMONTRERONT qu’il n’y a pas de « FATALITÉ ».
LE JEUNE DE BANLIEUE NE SE DEMANDE PLUS CE QUE LE PAYS PEUT FAIRE POUR LUI : IL A COMPRIS QUE C’EST LUI, JEUNE de BANLIEUE, QUI PEUT/DOIT APPORTER A SON PAYS ;
CEPENDANT, LES GOUVERNEMENTS SUCCESSIFS… REFUSENT DE VOIR !
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J’ai travaillé de nombreuses années (plus de 20) avec entre deux et trois heures journalières de trajet domicile/boulot. Des millions de personnes sont dans ce cas, en particulier en région parisienne. S’imaginer que tel ou tel « problème » est relié à cette situation, c’est simplement se poser les mauvaises questions, et donc donner de mauvaises réponses. Quand on galère et qu’on a la chance de décrocher un Job, si on est en mode « oui, mais non, 1h30 de trajet c’est trop », alors on vit sur la planète Mars, auquel cas je m’en contre tape.
Oui, c’est chiant, oui il faut se lever tôt, oui on rentre tard, et bien souvent on n’a qu’une envie : se vautrer dans le canapé. De toute façon, quand on est issu d’un milieu défavorisé, voir discriminé, sans formation, ni même souvent sans « instruction », on va en chier, avec des boulots pénibles, mal payés et des patrons qu’on aura envie d’envoyer en enfer. Ce n’est pas nouveau !
Le but de la manœuvre, c’est éventuellement d’avoir des enfants pour qui ça sera différent, à condition qu’ils soient élevés correctement, et fassent de bonnes études. Et heureusement, des enfants d’immigrés avec parents tout en bas de l’échelle et qui sont devenus médecins ou ingénieurs, il y en a plein.
Sinon, on peut faire rappeur à chaîne en or, ou Gangster aussi.
A ce propos, j’ai eu à visiter une entreprise installée dans des beaux bâtiments construits juste à côté du Stade de France. J’imagine que l’endroit devait être « attractif » au niveau coûts et taxes. Il y avait un présentoir à l’accueil avec un dépliant donnant quelques conseils.
– Ne pas avoir d’objets de valeurs visibles durant le trajet à pied vers la gare RER
– En voiture, sur le trajet pour rejoindre l’autoroute, avoir toujours les portières verrouillées et les vitres relevées
– En voiture, ne jamais laisser quelque chose de visible sur le siège passager ou la banquette arrière.
– En tout état de cause, ne pas essayer de jouer les héros.
Je ne sais pas si tu te rends compte de l’effet produit par cette jolie plaquette sur les visiteurs, clients ou fournisseurs, mais pour ma part j’étais atterré. Ce problème, c’est autre chose que les temps de trajets. A part l’Armée (ça finira peut être par arriver) tant que les habitants ne décideront pas eux-mêmes qu’ils en ont marre, je ne vois pas trop de solutions.
Je m’apprêtais à enchaîner sur des considérations encore plus désagréables, quand je suis tombé sur un billet que je trouve excellent, qui résume bien.
Must read : http://www.huffingtonpost.fr/ahmed-meguini/la-marche-pour-la-dignite-cetait-le-11-janvier-2015_b_8464040.html
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Donc il y a un article de 2500 mots et tu te focalises sur une phrase ? Très honnête intellectuellement comme démarche !
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Il y a au moins un point de ton billet avec lequel je suis pas d’accord, et du coup j’explique pourquoi. Quel rapport avec l’honnêteté intellectuelle ?!? Je ne comprends pas.
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Focaliser ta réponse sur un point (mineur) de l’article et me répondre que ce n’est pas la cause des problèmes alors que je ne dis absolument pas que ça l’est fait partie de la malhonnêteté intellectuelle. Dans ta réponse tu parle d’éducation, j’y consacre une partie entière donc venir me reprocher de dire que tous les meux viennent du transport c’est plus que moyen.
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Et sur l’article dire que la marche pour la dignité c’était le 11 janvier ca veut dire que ceux qui n’ont pas marché étaient contre la dignité ? Parce que ca fait 62 millions de Français que l’auteur se permet de juger. Si tu es d’accord avec ce papier ca ne m’étonne pas que tu sois malhonnête intellectuellement sur le mien.
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Moi, le 11 janvier, je n’y étais pas. J’ai eu la flemme, et aussi un peu peur, je l’avoue. Je l’ai regretté.
Ce que je trouve très intéressant dans le billet de Mr Meguini, ce n’est pas ce qu’il dit sur le 11/01 mais ce qu’il dit sur les participants à la marche du 31/10.
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C’est certes intéressant (même si je ne partage pas tous ses avis) mais implicitement ils affirment tout de même que ceux qui n’étaient pas dans la rue le 11 janvier ont refusé la dignité. Et ce présupposé me dérange grandement.
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Et c’est terrible ce que tu dis. En gros il faut s’accommoder de la discrimination c’est ca ? Et tu viens me parler de gens qui vivent sur Mars ? Mais on vit pas dans le même monde je crois, ton système de valeurs je n’en veux pas si tu avceptes et légitime l’injustice.
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Bon, essayons de dialoguer, « honnêtement », et sans procès d’intention.
T’ai-je accusé de tout expliquer par les problèmes de transport ? Bien sûr que non !
Tu as écrit « On pointe ici un des grands problèmes ». Je ne suis pas d’accord, ce n’est pas un des grands problèmes. Ce n’est pas malhonnête de le penser et de le dire !
Quand je parle de « martien », je parle de ceux qui vont refuser un job parce que 1h30 c’est trop. Je maintiens ce point.
Tu parles d’honnêteté, puis tu me fais dire qu’il faut accepter les discriminations, tu dis que j’accepte et légitime l’injustice…
Franchement, je te le redis : je ne comprends pas ta façon de répondre.
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-T’ai-je accusé de tout expliquer par les problèmes de transport ? Bien sûr que non ! :
C’est alors ce que ton message sous-entend notamment dans la mesure où juste après les transports tu embraye sur l’éducation comme si je n’en avais pas parlé durant le papier.
-Tu as écrit « On pointe ici un des grands problèmes ». Je ne suis pas d’accord, ce n’est pas un des grands problèmes. Ce n’est pas malhonnête de le penser et de le dire !:
Non ce n’est pas malhonnête de ne pas être d’accord et de le dire. Toutefois le problème des transports ne s’appliquent pas qu’aux simples travailleurs, il est plus global. Quand un jeune doit faire 1h30 de trajet pour aller dans un lycée où il aura plus de chances de réussir, c’est 1h30 de perdue par rapport aux autres par exemple.
-Tu parles d’honnêteté, puis tu me fais dire qu’il faut accepter les discriminations, tu dis que j’accepte et légitime l’injustice… :
« De toute façon, quand on est issu d’un milieu défavorisé, voir discriminé, sans formation, ni même souvent sans « instruction », on va en chier, avec des boulots pénibles, mal payés et des patrons qu’on aura envie d’envoyer en enfer. Ce n’est pas nouveau ! » Je te cite là, tu t’en accommodes et tu dis que vu qu’on ne peut pas faire autrement c’est aux parents d’aider leurs enfants à faire des études mais donc que les parents soient victimes de discrimination on n’y peut rien donc on lutte pas contre ça.
Voilà je t’ai répondu point par point, j’espère avoir été clair. Dans le cas contraire n’hésite pas à me demander d’autres explications.
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Et une dernière question ? L’article d’Ahmed Menguini tu me l’as mis pourquoi ? Parce que tu considères que je fais partie de ceux qu’ils dénoncent ?
Ce n’est pas un procès d’intention, je veux juste savoir le sens de ton partage, vraiment.
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