L’ultime victoire de Sarkozy

Dimanche dernier, aux alentours de 22h, Nicolas Sarkozy a pris la parole pour reconnaître sa défaite et son élimination de la course à l’investiture de Les Républicains. Balayé par Alain Juppé mais surtout François Fillon, l’ex-président semblait avoir le sourire le plus amer de sa carrière politique, sans doute le dernier. Il y a en effet fort à parier que cette humiliation marque la fin de la vie politique de Sarkozy. Celui qui avait été choisi par près de 19 Millions de Français en 2007 a donc vu les sympathisants de son propre camp lui claquer la porte au nez. Le couperet est aussi cruel que soudain pour lui, qui pensait être encore le champion incontesté de la droite française.

Ne nous leurrons pas, l’affront est terrible pour l’ancien chef de l’Etat et il aura sans doute du mal à se remettre d’un tel désaveu. Ça, c’est pour le côté face de la pièce. Côté pile, on peut aussi voir dans cette élimination, ainsi que dans ce qui s’en est suivi, son ultime victoire. Maintenant qu’il semble définitivement hors-jeu de la vie politicienne, il est peut-être temps de tirer le bilan de son action. Il suffit de jeter un coup d’œil aux quelques lignes que j’ai publiées sur ce blog pour comprendre tout le mal que je pense de ses idées et de son action. Toutefois, il me semble que Nicolas Sarkozy aura été celui qui a le plus fait évoluer la sphère politique sans doute depuis l’avènement de la Vème République. Sa défaite cinglante de dimanche dernier vient paradoxalement souligner tous ses succès passés. En ce sens, il ne me parait pas aberrant de voir dans le résultat de dimanche, la dernière de ses victoires. Lire la suite

Les primaires ouvertes comme exaltation de la démocratie, vraiment ?

Dans quelques semaines, la campagne pour les primaires à droite s’ouvrira. A moins que ce ne soit déjà le cas lorsque l’on jette un coup d’œil aux différents livres politiques de ce début d’année : François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jean-François Copé et bien d’autres à venir. D’ici quelques mois, les sympathisants de droite pourront s’exprimer et désigner celui qui représentera leur camp en 2017. Initiée par le Parti Socialiste en 2012, la mode des primaires ouvertes a gagné la droite en vue du prochain scrutin présidentiel. Beaucoup s’extasient et se félicitent de la tenue de primaires à droite et ricanent devant la situation délicate que connaît un François Hollande contesté par l’aile gauche de son parti, qui exige des primaires à gauche également.

Les primaires ouvertes ont donc vu le jour il y a 4 ans en France, participant un peu plus à l’américanisation de notre système politique. Ce processus est défendu de manière convaincue sur quasiment l’ensemble de l’échiquier politique, exception faite du Front National. Certains parlent d’une procédure nécessaire à la modernisation de notre vie politique quand d’autres mettent en avant le côté ultra-démocratique de ce mode de désignation des candidats. J’entends bien ces arguments mais est-ce que, de manière assez paradoxale, les primaires n’aboutissent pas à une forme de négation de la démocratie, une sorte de fuite en avant d’un système politique vicié qui ne vise qu’à limiter les changements ? Lire la suite