Voilà quelques jours que le grand débat national a été lancé. Présenté par Emmanuel Macron comme un moyen de consulter les Français après l’émergence du mouvement des Gilets jaunes et assurément pensé pour être un moyen de mettre un terme à ce mouvement insurrectionnel qui touche le pays depuis plus de deux mois, ledit grand débat a été inauguré en grandes pompes par le locataire de l’Elysée qui s’est rendu à plusieurs rencontres avec des maires et continuera de faire cela pendant les semaines à venir. Beaucoup de choses ont été dites sur la manière qu’il a eue de s’adresser aux maires, sur le mépris affiché par lui lorsqu’un maire racontait les conditions de vie difficiles des plus dominés de la société mais il me semble qu’il faut aller plus loin que ces critiques superficielles.
Il me parait en effet évident que le grand débat auquel nous assistons n’a de débat que le nom. Il s’agit bien plus d’une campagne en vue des élections européennes à venir tant celui-ci ne répond à aucune des aspirations émanant des Gilets jaunes et va, au contraire, dans le sens voulu par le gouvernement. Cette farce à laquelle nous sommes témoins pourraient être drôle si la situation n’était pas si dramatique et grave – dramatique parce que la situation de millions de Français est très compliquée, grave parce qu’un président en exercice est en train de se servir de l’argent public pour faire campagne pour son parti. Aussi est-il urgent de déconstruire le mythe du grand débat présent pour recueillir les attentes des Français.
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