Il y a quelques jours, Emmanuel Macron a lancé le fameux grand débat imaginé comme une réponse à la crise que traverse le pays avec le mouvement des Gilets jaunes. S’il ne s’agit pas ici de revenir sur la mascarade que représente ledit débat – il n’y a qu’à voir à quel point les questions sont biaisées et la marge de manœuvre très étroite pour quiconque souhaiterait remettre en cause la politique menée – il me parait important de revenir sur le renoncement de Chantal Jouanno à diriger le débat. Présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), l’ancienne ministre était effectivement toute désignée pour présider cette consultation.
Celle-ci a toutefois renoncé à le faire en annonçant, de manière quelque peu bizarre, sur le 20h de France 2 son retrait en raison de la polémique liée à son salaire. Emargeant à 14 666€ bruts par mois alors que l’un des principaux fondements de la colère des Gilets jaunes est la question du pouvoir d’achat et de la difficulté qu’ont de nombreux Français à terminer le mois, il était clair que Chantal Jouanno ne pouvait apparaitre qu’en décalage total et massif, un peu comme si l’on demandait à Total de présider une COP. Ce retrait de Chantal Jouanno est à mes yeux révélateur d’un double écueil dans lequel se trouve les autorités administratives dites indépendantes : le salaire démesuré de leurs dirigeants et la mise à mal de leur indépendance.