L’islam et les musulmans, chronique d’une hystérie française (1/3): soyez discrets, déshabillez-vous

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Le procureur en charge de la rixe de Sisco a affirmé que ladite rixe n’avait aucun fondement religieux a priori et relevait bien plus de la « logique de caïdat » avec tentative de privatisation de la plage. Toutefois cela n’enlève rien au fait que le maire de Sisco s’est précipité pour interdire le burkini, preuve à mes yeux de l’hystérie inquiétante qui touche notre pays actuellement.

En cette période olympique, il est des disciplines où nos politiciens excellent et méritent sans contestation possible la médaille d’or : le maniement de l’outrance et de l’invective ou l’instrumentalisation de l’islam à de sombres fins politiciennes et électorales. C’est bien simple, depuis presque deux mois il n’est pas un jour sans polémique autour de tel ou tel sujet se rapportant directement ou indirectement à l’islam et aux musulmans français. Il faut reconnaître à nos belles âmes le mérite de la constance et de l’inventivité tant elles parviennent jour après jour à se renouveler et à aller toujours plus loin dans l’invective, la polémique de bas étage et, in fine, dans l’accroissement de la division. Toutefois, pour être totalement juste, il faut reconnaître que ceux-ci prospèrent sur un terreau déjà bien présent et alimenté au quotidien par leurs multiples pitreries absolument indigne du moment singulier que traverse notre pays.

Du citoyen lambda au responsable politique, de la petite commune corse de Sisco à Cannes la clinquante, de la plage publique à un parc aquatique privé, notre pays est peu à peu gagné par l’hystérie et nos irresponsables responsables politiques ne font rien pour apaiser les choses, bien au contraire. Matin, midi et soir nous voyons se succéder les petites phrases et les grandes accusations, les propos rances et les tenues de camouflage qui les entourent ou encore les propos orduriers et les propositions les plus liberticides. Sous couvert de lutter contre un ennemi – Daech – c’est toute une communauté qui se retrouve stigmatisée et livrée à la vindicte populaire. Entendons-nous bien, il faut évidemment lutter contre Daech de la manière la plus implacable qui soit. Toutefois, à mes yeux, agir comme nous le faisons en France et hystériser le débat public n’est pas, c’est un euphémisme, le moyen le plus pertinent ou le plus efficace de lutter contre lui mais bien au contraire le moyen le plus sûr de le renforcer par nos divisions qui, si rien n’est fait, ne tarderont pas à se transformer en fractures irrémédiables. Lire la suite