Le 3 octobre dernier, la France était une nouvelle fois saisie de stupeur et d’horreur lorsqu’un fonctionnaire de la préfecture de police, Mickaël Harpon, a attaqué au couteau certains de ses collègues et tué quatre personnes avant d’être abattu. Si les circonstances exactes n’étaient pas encore totalement déterminées – des doutes subsistent d’ailleurs encore aujourd’hui – l’état de sidération a été grand dans le pays. Après les douloureux et terribles attentats de 2015 qui avaient installé la possibilité d’attentats d’ampleur sur le territoire français puis celui de Nice en 2016 qui a élargi les zones menacées à toute la France, cette attaque de la préfecture de Paris, commise par un membre ayant accès à des informations plus que sensibles, matérialise la pire crainte des services secrets français, celle d’être infiltrée et intoxiquée.
Quand bien même toute la clarté n’a pas été faite sur ce qu’il s’est produit à la préfecture de Paris – les commissions d’enquête permettront, espérons-le, d’avancer ce travail de clarification – une forme d’hystérie s’est emparée du pays et de ses irresponsables responsables politiques. De Macron à Castaner en passant par les multiples sorties outrancières de personnes issues de tout l’échiquier politique ou presque, il est euphémique de dire que la France actuelle a l’air bien usée et prête à sombrer dans une forme de folie vengeresse qui ne peut qu’aboutir au pire. Se faisant face, les actes de violence ou de terrorisme issus de Daech et de ses avatars d’une part et les condamnations profondes, nombreuses, haineuses, racistes de toute une partie de la France à l’égard des musulmans ou des personnes apparentées comme telle nous enferment progressivement dans une mâchoire d’airain absolument effrayante en cela qu’elle concourt à mettre en place les conditions du pire.
Le spectre Daech
Pour paraphraser Marx et Engels, l’on pourrait dire qu’un spectre hante le monde en général, l’Europe en particulier et la France encore plus particulièrement, celui de Daech. Si le pays n’a pas été, loin de là, le plus touché par les attentats orchestrés par l’organisation désormais déchue, c’est peu dire que d’affirmer qu’il est sans doute l’un de ceux qui ont le plus cédé à l’hystérie et laissé les terroristes avancer leurs pions – eux qui poursuivent évidemment un objectif politique et pas simplement meurtrier. A cet égard, et sans même parler des conséquences probables de l’intervention turque dans le nord de la Syrie, il y a une véritable hantise dans le pays de voir des attentats encore perpétrés malgré la défaite de Daech en Syrie.
La crainte d’un terrorisme de plus faible intensité – par définition plus difficile à prévenir et contrecarrer – a pris la place de celle relative aux tueries de masse comme cela était le cas ces dernières années. Dès lors, l’attaque de Mickaël Harpon a largement de quoi inquiéter. Malgré les zones d’ombres encore présentes – les images relatives à Daech retrouvées sur ses clés USB contrebalancées par les récits de sa compagne parlant d’une crise mystique plutôt que d’un acte terroriste – il y a effectivement de quoi être effrayé dans l’hypothèse ou Mickaël Harpon n’ait pas été un tenant de ce terrorisme de basse intensité mais bien plus le bras armé d’une stratégie plus développée car si tel est le cas, il va sans dire que c’est un fiasco monumental pour les services de renseignement, fiasco qui remettrait radicalement en cause la politique globale de sécurité : si Mickaël Harpon a pu dissimuler un tel engagement d’autres ont-ils pu le faire ? Quelles informations a-t-il pu transmettre à de possibles complices ? Ces questions, et bien d’autres, seront en partie élucidées par les commissions d’enquête. Il faut en tous cas l’espérer.
La grande confusion
A la suite de cette attaque, nous avons vu se mettre en place la machine médiatique et politique habituelle visant à mettre en scène une certaine hystérie – réelle ou feinte l’important n’est pas là – de la part des responsables politiques notamment. Principal conséquence (à moins qu’il ne s’agisse d’une cause, la chaine de causalité étant compliquée à définir) de cette hystérie, les multiples confusions qui voient le jour. Pris par la peur des attentats et autres attaques, nombreux sont ceux à pérorer de manière totalement arrogante sur des concepts qu’ils ne maitrisent absolument pas. Il ne s’agit pas, ici, de faire un cours sémantico-idéologique mais l’usage outrancier de concepts totalement différents pour exprimer une même idée n’est pas la moindre des choses qui devraient nous inquiéter.
Islamisme, radical, radicalisation, djihadisme, salafisme, islamiste (la liste n’est ici évidemment pas exhaustive) soit autant de notions et de concepts immensément complexes mais qui sont utilisés de manière plus que simpliste pour faire entrer le réel dans le cadre de pensée de certains et tant pis si cela suppose de passer à côté du cœur de l’analyse. L’on pourrait effectivement se dire qu’après tout cette confusion n’est pas bien grave mais il me semble que ne pas comprendre ce qui se déroule sous nos yeux est assurément le meilleur moyen de mettre en place des mesures qui ne serviront à rien sinon à offrir une victoire aux terroristes sur un plateau d’argent. De la même manière, la confusion entre terrorisme et délinquance – il ne s’agit pas de nier le fait que certains terroristes aient eu un passé de délinquant – n’est pas la moindre des confusions et confine si l’on y regarde de plus près à un racisme plus ou moins latent.
La nécessaire culpabilité
Dans la foulée de l’attaque de la préfecture de Paris, la machine d’airain s’est mise en branle pour mieux donner aux prêcheurs de haine des deux côtés – les théoriciens du terrorisme d’une part, les racistes d’autre part – une victoire éclatante. En expliquant lors de son audition par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale ce qu’il considérait comme étant des signaux faibles de radicalisation, Christophe Castaner a effectivement franchi une forme de ligne rouge en faisant sauter une digue qui était encore présente auparavant. En effet, quand bien même la criminalisation de toute une partie des musulmans avait été initiée et légitimée par l’état d’urgence – comment oublier les arrestations préventives et autres perquisitions administratives sans objet ? – en dressant la liste de ces fameux signaux faibles, le gouvernement par la voix de son ministre de l’Intérieur vient de matérialiser tout d’un coup le racisme d’Etat.
Sans convoquer la comparaison toujours délicate et imprécise des années « les plus sombres de notre histoire », l’on ne peut que s’étrangler à la lecture des signaux : une pratique accrue en période de ramadan, la non-consommation de boissons alcoolisées, la consommation de produits halal ou encore le fait de pratiquer la prière et côtoyer les moquées (là encore la liste n’est pas exhaustive). En somme, avec cette liste, la France a acté le fait qu’être musulman revenait presque nécessairement, au sens philosophique du terme, à être un terroriste en puissance. Tout cela sans compter qu’avec l’apparition du concept de la Taqiya (la dissimulation) dans les hautes sphères étatiques, la nécessité de la culpabilité est renforcée : si vous pratiquez votre religion vous êtes un terroriste en puissance, si vous ne la pratiquez pas vous dissimulez votre terrorisme en puissance. Comme le rappait IAM dans Pain au chocolat : « Avant on était des bougnoules, négros ou basanés/ Maintenant on est tous terroristes et maîtres artificiers / Et c’est reparti, les gens deviennent fous, la haine fête son retour / Les plus atteints voient des Merah partout / Ils pensent qu’on est tous armés jusqu’aux dents / Attendant patiemment, une belle occase pour verser le sang / À cause de leur soif de pouvoir des sales phrases qu’ils balancent / La peur débarque et ses fruits sont gorgés de violence / S’appliquant à donner de nous une image détestable / Pourtant on sait qu’il y a des voleurs qui ne feront jamais les premières pages / Comme si le mal était gravé sur nos visages /Ils nous jugent, au regard, comme des français d’origine coupable ». Nous étions alors en 2013 et, depuis, les choses n’ont fait qu’empirer.
De la société de surveillance
Si chronologiquement, le discours eut lieu avant les propos de Christophe Castaner en commission d’enquête, les propos d’Emmanuel Macron lorsqu’il s’est exprimé à la préfecture de police et lors duquel il a appelé la société tout entière « à se mobiliser contre l’hydre islamiste », est en termes de logique la suite du recensement des fameux signaux faibles. En appelant toute la société à se mobiliser, le locataire de l’Elysée ne fait pas autre chose que d’appeler à une société de surveillance généralisée où chacun espionne tout le monde. Loin de seulement favoriser la délation qui, dans une situation aussi hystérique que celle que connait notre pays, ne peut mener qu’à des dénonciations aussi arbitraires que farfelues, les propos de Macron couplés à ceux de Castaner sont une sorte de blanc-seing complètement fou donné à tous ceux qui rongent leur frein depuis des années voire des décennies pour lutter contre les musulmans – quand bien même Monsieur Macron s’en défend.
Comme l’a très bien rappelé Mediapart très récemment, les cas de groupes violents et haineux à l’égard des musulmans ne fait que croître. Ce cocktail absolument incendiaire auquel il faut évidemment ajouter l’ensemble des prises de positions haineuses parfois retransmises en direct à la télévision ne demande qu’une étincelle pour s’embraser, nous y reviendrons. Par-delà tous ces éléments déjà effrayants, cette société de surveillance qui est en train de se construire a toutes les chances d’être totalement inefficaces dans la lutte contre les actions armées. Il arrive parfois que des évènements fortuits et totalement étranger au sujet que l’on traite donne un éclairage cru sur ce que l’on essaye de démontrer. Le cas de la vraie fausse arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès rentre assurément dans cette case dans la mesure où il nous montre ce qui pourrait bien advenir dans le cas où des signalements abusifs venaient à inonder les services de renseignement.
La double inefficacité
Comme je l’ai dit plus haut, en plus de la mise à mal des libertés publiques que génère cette hystérie démentielle, celle-ci nous fait abandonner toute vision globale et complexe pour s’abandonner à une forme de fuite en avant où la surveillance s’ajoute à la surveillance sans même qu’il y ait une réflexion sur la pertinence de la manière d’agir face au terrorisme. Cette inefficacité est, je crois, double. La première est assurément celle liée au fait qu’à la lecture de leurs signaux faibles il va falloir surveiller plusieurs millions de personnes si l’on s’en tient aux quelques chiffres sur le nombre de musulmans ou de supposés comme tel dans le pays (ce qui avec le merveilleux concept de Taqiya se résume à l’ensemble des Arabes, Noirs, Pakistanais, etc. que compte le pays).
Par définition si l’on surveille tout le monde on finit par ne plus pouvoir surveiller les cas les plus problématiques et les plus enclins à passer à l’acte de manière violente. En délirant complètement sur les signaux susceptibles de dénoter une radicalisation, notre pays apparait comme fourbu et usé si bien que l’on se demande si ceux qui ont énoncé ces signaux sont bien conscients de tout ce que suppose la surveillance de toutes les personnes répondant auxdits signaux. La seconde inefficacité, tout aussi grave sinon plus, est bien évidemment le fait que stigmatiser à une telle ampleur les musulmans de ce pays abonde pleinement le discours des théoriciens de Daech dont l’objectif n’est pas autre que démontrer que la vie des musulmans est impossible dans notre pays. A cet égard, si on les laisse faire, les prises de position des théoriciens de Daech, du grand remplacement et de toutes les nuances de racisme qui parcourent le spectre politique auront les mêmes conséquences : fracturer la société jusqu’à rendre les fractures irrémédiables.
La création des conditions du pire
Quittons pour un temps la logique sécuritaire exacerbée et de surveillance pour mieux démontrer à quel point tous ces événements font le jeu de tous ceux qui concourent à créer les conditions du pire. Par pire il faut ici entendre, et les mots sont pesés et soupesés, une guerre civile plus ou moins larvée. La séquence des dernières semaines ne fait effectivement que confirmer à quel point les tenants des fractures irréconciliables et de l’incompatibilité entre la France et les musulmans sont en train d’avancer leurs pions et de progressivement gagner la bataille culturelle. Il y eut évidemment ce discours d’Eric Zemmour, récemment condamné pour incitation à la haine raciale, appelant à mots à peine couverts à une guerre défensive contre l’envahisseur musulman diffusé sur une chaine d’info en continu ou cette scène d’une violence inouïe d’un élu RN humiliant une femme voilée venue accompagner la sortie scolaire de la classe de son fils au conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, fils qui s’est mis à pleurer face à ce déferlement de haine.
Mais le plus important et le plus grave n’est pas là. Il est évidemment dramatique d’en arriver à ce point de haine mais il est bien plus important à mes yeux de comprendre comment nous avons pu en arriver là et surtout d’étudier les réactions auxdits évènements. La réalité c’est qu’une très grande partie de la classe politique a fait sienne les thèses racistes du Rassemblent National – le grand débat sur l’immigration étant la dernière illustration en date – et est sensible d’une manière ou d’une autre aux délires complotistes et racistes sur le grand remplacement. Les réactions à l’odieuse intervention de l’élu RN est à cet égard très révélatrice. Deux ministres du gouvernement – Bruno Le Maire et Jean-Michel Blanquer – loin de condamner inconditionnellement le comportement obscène de cet élu ont rajouté un « mais » à leur condamnation pour rappeler que le voile n’était pas souhaitable dans nos sociétés. Même lorsqu’une ministre, Marlène Schiappa pour ne pas la citer, se met en tête de condamner elle ne condamne pas dans l’absolu mais parce que c’est ce genre de comportements qui génère du communautarisme selon elle. C’est en face d’une construction de longue haleine que nous sommes. De Nicolas Sarkozy et son ministère de l’immigration et de l’identité nationale à Emmanuel Macron et son gouvernement qui n’est un barrage aux idées d’extrême-droite que dans le sens hydroélectrique du terme en passant par François Hollande et sa déchéance de nationalité, voilà des années voire des décennies que l’on a construit une société où les structures étatiques rejettent en bloc toute une partie de la France.
Offensive turque en Syrie, le miroir de l’incohérence
Il y a quelques jours, la Turquie a lancé une grande offensive dans le nord de la Syrie dont le but avoué est d’évincer les Kurdes du PYD et de réduire en miettes la province autonome du Rojava. Il ne s’agit pas ici de prétendre traiter en deux paragraphes cette intervention (qui nécessiterait un raisonnement aussi, sinon plus, long que celui-ci) mais bien plus de mettre en évidence les incohérences que ladite intervention révèle de notre pays. En première ligne dans la lutte contre Daech, le PYD est l’un des principaux responsables de la défaite du groupe terroriste dans le nord de la Syrie. En l’abandonnant à son sort, il y a non seulement une forme de dette morale qui n’est pas honorée mais au-delà des sentiments d’honneur, de dignité, de gratitude, etc. d’un point de vue de la lutte contre le terrorisme les abandonner n’est pas la moindre incohérence.
En tant que vainqueurs de Daech, le PYD avait effectivement fait un certain nombre de prisonniers de cette organisation qui ont désormais toutes les chances de se retrouver dans la nature puisque le PYD concentre désormais ses forces militaires dans la défense désespérée de son territoire et non plus dans la surveillance des prisonniers. Harceler les musulmans ici pour laisser certains des membres les plus dangereux de Daech s’échapper en Syrie est une incohérence manifeste propice à générer du ressentiment de toutes parts. De la même manière, le refus acharné il y a quelques mois de rapatrier les membres français de Daech arrêtés en Syrie aboutit à la situation actuelle, ce que le brillant Wassim Nasr avait prédit à l’époque. Pour être plus complet, il faut toutefois rappeler que cette incohérence n’est que la suite d’un certain nombre d’autres incohérences dont le point culminant est sans doute l’absence de réelle sanction à l’égard de Lafarge alors même que le cimentier a financé Daech pour pouvoir continuer à faire tourner ses cimenteries.
La victoire (provisoire ?) de Daech
Si l’on s’intéresse à ce sujet lourd qu’est le terrorisme, il faut je crois être conséquent et prendre le temps d’étudier en profondeur la stratégie de Daech pour mieux la contrecarrer – dans le cas contraire le risque est grand de tomber dans les pièges tendus. Comme l’expliquait très bien Yuval Noah Harari dans un article publié après les attentats de Bruxelles, le terrorisme est efficace parce qu’il s’apparente à la stratégie de la mouche. Imaginez une mouche voulant faire des dégâts considérables dans un magasin de porcelaine ? Quelle stratégie peut-elle adopter sinon tenter de rendre fou un éléphant et de lui faire tout casser ? C’est en quelque sorte une analogie qui peut s’appliquer au terrorisme selon l’auteur de Sapiens. Il ne faut, en effet, pas oublier que le terrorisme est avant tout l’arme du faible. Tout au fil de l’Histoire, les multiples organisations terroristes n’ont jamais été en mesure de remporter à elle seule une victoire décisive face à leurs adversaires.
Ce « théâtre de la terreur » n’a pas pour autre but que de créer un sentiment d’insécurité et de tenter de provoquer un accès de folie chez ceux qui sont touchés. En termes militaires purs en effet – et il ne s’agit pas ici de minimiser la mort de civils – les attentats en France ne sont effectivement pas décisifs d’un point de vue militaire. Ces attaques visent effectivement à faire bien plus de dégâts par l’onde de choc qu’elles créent dans les sociétés touchées que par l’explosion d’une bombe, les rafales d’une kalachnikov, les coups de couteau ou l’écrasement d’innocents. En ce sens, il me semble évident de parler de théâtre dans la mesure où l’attentat en lui-même n’est pas la fin mais bien plus le moyen d’arriver aux buts politiques prédéfinis par certains théoriciens. Et cette fin théorisée par les têtes pensantes est précisément le piège dans lequel notre pays est en train de tomber en devenant fou, en changeant ses lois et en offrant sur un plateau la victoire aux deux parties de la mâchoire d’airain : les racistes et les terroristes. Il n’est certainement pas encore trop tard pour casser cette mâchoire d’airain mais l’urgence se fait chaque jour plus impérieuse. Dans la situation actuelle cela ne sera certainement pas simple et peut sembler relever de l’utopie. Mais si la France refuse de casser cette mâchoire d’airain, nous serons alors définitivement perdus sans aucune issue de secours que de constater la victoire des forces de la haine. L’hiver parait chaque jour plus rude et la nuit plus noire mais tâchons de conserver en tête la magnifique phrase d’Albert Camus dans son Été : « Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible ».
Pour aller plus loin:
L’Etrange défaite, Marc Bloch
Pourquoi je hais l’indifférence, Antonio Gramsci
La stratégie de la mouche: pourquoi le terrorisme est-il efficace ?, Yuval Noah Harari sur Bibliobs
L’Été, Albert Camus
Le thread de @Bboy_Blaise
Mélanie, française et musulmane, Mélanie Georgiades
Nous (aussi) sommes la Nation, Marwan Muhammad
Pour les musulmans, Edwy Plenel
Les espions de la terreur, Matthieu Suc
Récidive. 1938, Michaël Fœssel
Crédits photo: Premiere