Dans la mesure où certaines notions reviennent très souvent dans mes papiers, il me paraissait intéressant de faire une sorte de lexique auquel renvoyer plutôt que détailler à chaque fois la définition des notions, ce qui avait pour inconvénient d’alourdir les papiers.
Pharmakon: Dans La Violence et le sacré, René Girard met bien en évidence la dynamique qui pousse à la création de bouc émissaire, ceux qu’il appelle les victimes sacrificielles. Il rapproche cette figure de celle du pharmakon. Qu’est-ce qu’un pharmakon ? Dans la Grèce Antique, il était une personne qui représente à la fois le poison et le remède. Concrètement il s’agissait de faire parader le pharmakon dans la ville afin qu’il draine tous les éléments négatifs avant d’être expulsé de la cité. Finalement, il agit comme une forme de paratonnerre puisqu’il attire à lui toutes les choses néfastes afin d’éviter à la cité de subir le courroux divin. A ce titre Œdipe fait figure de modèle puisqu’après s’être crevé les yeux il s’enfuit de Thèbes pour lui éviter de subir la malédiction qui lui est promise.
Symbolon: Etymologiquement, en effet, le mot symbole dérive du grec ancien symbolon qui signifiait « mettre ensemble ». Dans la Grèce Antique le symbole était un morceau de poterie que deux cocontractants partageaient afin de se reconnaître à l’avenir.
Apocalypse: L’étymologie grecque du terme renvoie à la notion de révélation.
Pervers: Pris dans son sens originel, le terme désigne une chose qui semble bénéfique mais qui se révèle maligne sur le moyen ou le long terme.
Nécessaire: Dans son sens philosophique, le terme désigne ce qui ne peut pas ne pas être ou être autrement.
Crise: L’étymologie du terme est double. Découlant du latin crisis, elle désigne la manifestation d’une affliction grave. Le deuxième sens du mot crise nous provient de son étymologie grecque, krisis, qui signifiait le jugement. La crise est donc le moment du choix par excellence
Mythe: Dans la Grèce Antique, le mythe – qui dérive de muthos – définissait le domaine de l’opinion fausse, de la rumeur, du discours de circonstance. En somme, le mythe est le discours non-raisonné, qui se veut être une forme de fable. Par opposition, le logos était, lui, le discours raisonné. C’est précisément le passage du muthos au logos qui a posé la pierre fondatrice des philosophes de la Grèce Antique.
[…] suis bien plus enclin à placer la responsabilité individuelle dans la case du mythe. Cette fable que l’on raconte aux enfants pour les endormir anesthésie totalement toute critique […]
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[…] de ladite crise. Il ne s’agit point ici de ressasser les théories sur les crises nécessaires, au sens étymologique du terme, qui sont censées frapper le capitalisme mais bien plus d’analyser froidement la situation qui a […]
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[…] avec cette liste, la France a acté le fait qu’être musulman revenait presque nécessairement, au sens philosophique du terme, à être un terroriste en puissance. Tout cela sans compter qu’avec l’apparition du concept de […]
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[…] Je ne crois, personnellement, pas que quoi que ce soit sera mécanique ou nécessaire au sens philosophique du terme. Souscrire à une telle thèse revient en réalité, pour moi, à nier la conflictualité politique […]
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[…] qu’elle remonte très loin dans le passé jusqu’à la Grèce antique au moins avec la figure du pharmakos – Œdipe en étant peut-être la figure […]
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