Quid de l’Europe des Vingt-Sept

Ce blog ayant aussi (et peut-être surtout) vocation à être un lieu d’échange je publie aujourd’hui le texte d’Evan Risch en réaction au Brexit.

 

Il y a 66 ans, un des pères fondateurs de l’Europe Robert Schuman, alors ministre des Affaires étrangères présenta au Quai d’Orsay un véritable acte de naissance à l’Union européenne qui se matérialisa en 1951 par la création de la Commission européenne du charbon et de l’acier ( CECA).

L’organisation européenne chère à Schuman est remise en cause par les diverses crises dont ont été victimes mais à la fois coupables les États membres. Mais aujourd’hui, la victoire du « Leave » lors du référendum britannique représente certainement le tournant le plus important de la construction européenne actuelle.

 

L’Europe au pied du mur

 

«Cette secousse est lourde». Voici les mots de Jean-Christophe Lagarde à la suite du référendum au sujet du Brexit.

Cette courte expression, révèle de manière adéquate la sensation de gueule de bois qui a fait suite à la victoire du « Leave ».

Car, oui, tout le monde était conscient des maux de l’Union européenne étude sa nécessaire et urgente refondation, mais très peu ont vu venir l’onde de choc provoqué par le Brexit.

Dans Le Mythe de Sisyphe, Camus écrit « il arrive que les décors s’écroulent. Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d’usine , repas, tramway, quatre heures de travail, repas, semaine et lundi mardi mercredi jeudi vendredi et samedi sur le même rythme, cette route se suit aisément la plupart du temps. Un jour seulement, le « pourquoi » s’élève et tout commence dans cette lassitude teintée d’étonnement. « Commence », ceci est important. La lassitude est à la fin des actes d’une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience. Elle l’éveille et elle provoque la suite. La suite c’est le retour inconscient dans la chaîne, ou c’est l’éveil définitif. Au bout de l’éveil vient, avec le temps, la conséquence: suicide ou rétablissement. » Ces mots, à la hauteur de l’homme qu’était Albert Camus s’appliquent de façon idéale à la situation actuelle.

En effet, l’avenir de l’UE s’illustrera par un suicide ou un rétablissement.

Aujourd’hui, avec des eurosceptiques omniprésents, la tendance est plutôt au suicide et à une Europe qui se meurt à la plus grande joie de ces derniers, Marine Le Pen en tête, y voyant là le chant du cygne du système européen.

Mais cet effondrement du décor peut et doit donner lieu au rétablissement et à l’éveil définitif.

 

Un nécessaire fédéralisme

La condition sinequanone à cet éveil définitif correspond à la mise en place sans plus attendre d’un fédéralisme européen nécessaire et salvateur.

Le temps est révolu où les États membres voyaient l’Europe comme un chemin unidirectionnel en se délectant de ses avantages tout en refusant d’adhérer à des règles communes.

C’est cette vision pusillanime et égocentrique de l’UE qui est morte, pas l’Europe.

Les failles de cette intergouvernementalité défaillante sont désormais béantes. Seule une intégration plus complète permettra de donner à une UE compétente et refondée.

Ainsi, le fédéralisme s’impose. Les États membres auront sans doute du mal à déléguer leur souveraineté mais rappelons que le principe de subsidiarité permettra une gestion optimale et réaliste en garantissant aux États membres une pleine souveraineté dans tous les domaines où ils seront plus compétents que la fédération européenne.

De plus, des thèmes centraux tels que l’immigration et les politiques conjoncturelles ne pourront être réglés sans des lois communes et solidaires face à des situations complexes.

L’Union européenne est donc à l’heure de l’effondrement du décor, reste à voir si les États membres seront en mesure de prendre conscience que l’éveil définitif doit être incarné par une Europe fédéraliste et solidaire pour ne plus faire de système politique européen un «objet politique non identifié» pour reprendre l’expression de Jacques Delors.

 

Si ce texte vous a plu et que vous voulez suivre Evan Risch sur Twitter c’est par .

 

Un commentaire sur “Quid de l’Europe des Vingt-Sept

  1. « Un nécessaire fédéralisme
    La condition sinequanone à cet éveil définitif correspond à la mise en place sans plus attendre d’un fédéralisme européen nécessaire et salvateur. » …

    Atmosphere, atmo.sphere au 10, Cameron.d street ?

    Il y a très, très « lointain » que je n’ ai écrit Marwen… Cependant, là-bas, j’ai lu vos billets avec plaisir !
    Retour en Europe, super ! mais quelle Europe ?! Reprendre la plume et l’e.ancrier ? Pas l’choix !
    Nous voilà donc re.partis dans Laines&Tricots, pas pour du Cash.mire, ni Méri.t.os semble-t-il…
    So, Briti.s.hit …

    Breaking News …. Is James Came.ron.d Retraining scheme from Prime Minister to Chancellor of Exchequer ? Before he definitely leaves ? We’ll see…

    Du Brexit au Commonwealth VIA l’Europe des Angles pas toujours Droit.s
    or How to Get Margaret’s Money Back

    « Je sais comment tu l’imagines
    L’île que tu aimerais habiter
    Elle a des vallées bleu Marine
    Et des brisants de Livre.s anglais.e.s
    Mais moi, elle ne me fait pas rêver
    J’irai jamais sur ton island
    Elle est trop seule, elle est trop grande
    Je me sentirais mal à l’aise
    Dans tes cri(ti)ques, sur tes fa.l(d)aises
    J’irai jamais sur ton island
    C’est pas la peine que tu m’demandes
    Ton île, c’est pas mon Hémisphère
    Tu vois l’éden et moi l’enfer
    Tu sais comment je l’imagine
    L’île que je voudrais habiter
    Pas besoin/(la Pe.i.n) de Carte Marine
    De bo.(ris)/ussole pour y aborder
    C’est ici/(en Europe) que j’aime respirer
    J’irai jamais sur ton island (au ‘Secretary to Treasury’)
    Elle est trop seule, elle est trop gra.(v).nd.e
    Ton rêve est différe.t.d d’mon rêve
    Si j’y vais, j’mourrai sur la GREVE
    J’irai jamais sur ton island, (Big Ben)
    C’est pas la peine que tu m’demandes

    Je respecte votre [‘Songe d’une Nuit d’été, Participation Passé
    Je préfère le subjonctif présent, temps du souhait, de l’espérance
    votre récit est cauchemar PIC’SOU.aLIEN, plutôt des Comptes sans Fantaisie.s…]

    « Je ne veux pas d’une autre island
    Que la Terre où j’suis devenue ‘grande’
    Mon rêve n’est pas d’aller Ailleurs
    Mais qu’ (en EUROPE) tout devienne MEILLEUR
    Que le MONDE … SOIT comme une island
    Voilà tout ce que je demande
    Que Chacun y trouve sa plag(C)e
    Au soleil jusqu’au bout de l’âge, de l’âge (nouveau et du partage !)  »

    D’après ‘J’irai Jamais Sur Ton Island’ – Fabienne Thibeault, Revu et Corrigé – Juin 2016

    POURTANT…

    … « Cette roue sur laquelle nous tournons
    Est pareille à une lanterne magique.
    Le soleil est la lampe, le monde, l’écran.
    Nous sommes les images qui passent. »… Ext. ´Quatrains’ – Omar Khayyam.

    Alphabet (bas de casse) et boulier : seuls instruments pour Ecrire l’HISTOIRE ?
    Surtout pas !!!

    Sea U, So.u.n…

    J’aime

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