Samedi dernier s’est tenue la marée populaire un peu partout en France. Cette mobilisation – à laquelle je consacrerai un billet entier – à l’initiative de plus de 80 organisations (syndicales, politiques, associatives, etc.) a marqué une véritable rupture en même temps qu’une innovation dans le mouvement social. En revanche, s’il est bien une chose qui n’a pas été innovante ce samedi, c’est la persistance de l’utilisation du comptage dit indépendant par un consortium de médias couvrant l’ensemble du spectre politique ou presque. Réalisé par le cabinet Occurrence – nous y reviendrons – ce comptage est, si l’on en croit les dires desdits médias, le fruit d’un travail et d’une réflexion de long terme afin de coller au plus près au réel, ce fameux talisman qu’on nous sert à toutes les sauces.
Samedi pourtant – comme lors de l’ensemble des manifestations précédentes – le comptage dit indépendant a été vertement critiqué par les organisateurs de la mobilisation. Ne dénombrant qu’un peu plus de 30 000 personnes dans les rues de Paris, ledit comptage semble encore une fois avoir raté sa cible au vu des images que l’on peut consulter un peu partout sur la toile. A chaque fois, le chiffre donné par le cabinet Occurrence était proche (parfois même inférieur) à celui donné par la préfecture, ce qui dans la tête des éditorialistes de tout poil corrobore l’idée selon laquelle les syndicalistes et organisations politiques feraient de la propagande dès lors qu’il s’agit de donner le chiffre des manifestants. Il me semble que ce comptage dit indépendant et ses travers sont en réalité révélateurs de bien des maux qui frappent le débat public et la société en général. Lire la suite