Uber, les taxis et le manichéisme

Les taxis ont donc obtenu ce qu’ils voulaient : le 3 juillet dernier, les dirigeants d’Uber ont annoncé la suspension d’UberPOP dans un communiqué de presse. Cette décision a suscité des réactions partagées. D’un côté, les défenseurs d’Uber ont fait part de leur colère arguant que les taxis étaient une caste protégée par l’Etat et qui faisait tout pour empêcher la concurrence d’émerger. De l’autre, des personnes se sont félicitées que la loi soit enfin appliquée, le Premier Ministre Manuel Valls en tête.

Toutefois, l’idée qui prédominait dans l’opinion était celle que les méchants taxis avaient tout fait (et réussi à le faire) pour empêcher le gentil Uber de travailler et de moderniser la profession. Je caricature ? A peine ! Pendant toute la durée de la confrontation taxis contre Uber, nous avons eu droit à toutes les caricatures possibles et imaginables : les chauffeurs taxis seraient des diables tandis qu’Uber serait un ange à en croire certaines personnes. Pourtant, loin de cette simplification ridicule et de ce manichéisme outrancier, la vérité est bien plus complexe que cela. Et comme le disait un ancien responsable des services secrets israéliens dans le (très bon) documentaire The Gatekeepers : «Il n’y a pas de noir ou de blanc. Il n’y a que des nuances de gris». Lire la suite

L’impérieuse nécessité de réformer le système bancaire

Qui se souvient encore du septième engagement de François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012 ? « Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives » écrivait l’alors candidat à l’Elysée. Et pourtant, force est de constater que, plus de trois ans après son arrivée à la présidence, cette promesse a été rangée dans le fond des placards. Et alors ? me direz-vous, ce n’est qu’un énième renoncement de celui qui avait désigné la finance comme son premier ennemi. On n’est plus à une promesse non tenue près diront certains. Pourtant, je pense que réformer le système bancaire et séparer les activités de dépôt des activités de spéculations est primordial, non seulement pour restaurer la confiance mais aussi pour prévenir une nouvelle crise causée par les actions de certaines banques.

Aujourd’hui, avec la crise grecque, le débat doit être remis sur la table à mon sens. Les tenants forcenés de l’austérité, ceux qui ne veulent à aucun prix entendre parler d’une renégociation de la dette hellène nous expliquent qu’ils défendent cette position non seulement pour le principe mais aussi pour l’intérêt du contribuable français. Annuler la dette grecque couterait 600€ à chaque Français nous disent-ils. Et c’est bien là que la nécessité de réformer le système bancaire apparaît : ce sont les banques qui ont prêté à des taux faramineux à la Grèce, pourquoi le contribuable devrait-il payer les pots cassés d’investissements à haut risques ? Lire la suite