Depuis le surgissement de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, d’aucuns expliquent sans barguigner qu’à la sortie de la crise, le monde tel que nous l’avons connu n’existera plus. Dès le début de ladite crise et la fermeture en Chine de l’ensemble ou presque des chaînes de production, nombreux ont effectivement été les analystes – souvent les mêmes qui affirmaient quelques temps plus tôt que la mondialisation était merveilleuse – à expliquer qu’il fallait relocaliser certaines activités pour ne plus être dépendant de la seule Chine, la question de la pénurie des masques montre d’ailleurs avec acuité le problème que pose le dépouillement volontaire de nos activités industrielles.
L’on nous explique donc que le « monde d’après » sera radicalement différent et si ce sujet n’est pas l’objet de ce billet (un long papier lui sera consacré dans les semaines à venir), il me semble que cette volonté de relocaliser si elle se matérialise réellement ne pourra pas faire l’économie de politiques protectionnistes tant le retard pris en matière industrielle par les pays dits développés sera impossible à combler dans une économie libre-échangiste comme celle dans laquelle nous vivons actuellement. Dès lors, il me parait intéressant de faire un bref rappel des différents outils à disposition des Etats pour mener une telle politique avant de s’intéresser à ce qui est, pour moi, la question centrale à savoir sur quelle catégorie d’acteurs repose l’effort protectionniste.
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