La clause Molière ou le bal des Tartuffe

Il y a un peu plus d’une semaine, le Conseil Régional d’Ile-de-France, présidé par Valérie Pécresse, a adopté un « small business act ». L’objectif affiché de ce texte est de favoriser l’accès aux marchés publics régionaux pour les PME et les TPE. Le diable se nichant souvent dans les détails, l’adoption de ce « small business act » a également été l’occasion de mettre en place la fameuse clause dite « Molière ». Ladite clause vise notamment à imposer l’usage du français sur les chantiers publics. L’Ile-de-France n’est ni la seule ni la première région à avoir adopter une telle mesure puisque la région Auvergne-Rhône-Alpes a déjà mis en place cette clause sous l’impulsion de son président Laurent Wauquiez.

Si la clause Molière est mise en avant pour lutter notamment contre le recours aux travailleurs détachés, il est évident qu’elle revêt d’un caractère identitaire. A l’heure où la campagne de François Fillon est très mal en point, on peut également voir dans l’adoption d’une telle mesure par la région Ile-de-France la tentative de créer un contre-feu. Toutefois, il est assez peu probable que celui-ci soit assez fort pour relancer la campagne d’un François Fillon en état de quasi mort clinique politiquement. La clause Molière est intéressante selon moi en cela qu’elle nous révèle toute la tartufferie d’une partie de la classe politique et, surtout, à quel point les collectivités territoriales semblent être aujourd’hui à l’avant-garde de la régression. Lire la suite