L’assistanat en quelques lignes

Depuis le début du confinement et la mise à l’arrêt quasi-totale de l’économie marchande, un refrain revient régulièrement tant dans la bouche du Medef que d’un grand nombre de responsables politiques : une fois la crise sanitaire passée, les Français sont appelés à faire un effort pour soutenir l’économie et permettre son redémarrage. Ledit effort consiste principalement, pour les défenseurs de cette vision, à renoncer à des jours de congés ou à accepter de travailler plus pour le même salaire – ce qui revient à une baisse de salaire horaire. Ces propos qui reviennent comme une antienne avec de plus en plus de vigueur (et qui ont toutes les chances de se renforcer à mesure que nous approcherons du 11 mai) sont un nouveau moyen d’élever le travail subordonné au rang d’idole.

Effectivement, derrière l’appel fait aux travailleurs à faire des efforts se niche en réalité toute une vision du monde en même temps qu’une politique économique très clairement favorable aux puissants à qui il n’est rien demandé ou presque. Cette logique s’est matérialisée de bien des manières ces dernières années mais il est un des sujets qu’elle a transformé en sorte de porte-voix, celui de l’assistanat. Si la stigmatisation et l’utilisation de cette notion pour mieux dominer est ancienne, la véritable rupture se situe très certainement avec l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui durant toute sa campagne en 2007 n’a eu de cesse de fustiger les « assistés ». Depuis lors, le sujet revient de manière récurrente et la classe possédante et dominante s’en est saisie pour mieux stigmatiser et divertir.

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